L’autoidentification et l’accès aux mesures destinées aux personnes handicapées, ça vous dit quelque chose? De bien grands mots pour des mesures qui échappent pourtant à plusieurs milliers de Québécois sur le plan fiscal.

Chaque année, les Québécois produisent leur déclaration de revenus, ce qui permet à des milliers de personnes de bénéficier de nombreux crédits d’impôt propres à leur situation. « Pour certains, c’est l’occasion de rembourser les dépenses de la période des Fêtes et, pour d’autres, d’envisager de nouvelles dépenses comme un voyage ou un projet de rénovation. Globalement, les crédits d’impôt offrent l’opportunité aux contribuables d’améliorer leur situation », souligne le directeur général de l’Office des personnes handicapées du Québec, Daniel Jean.

L’Office des personnes handicapées du Québec s’est donné comme objectif de réduire les obstacles rencontrés par les personnes handicapées, leur famille et leurs proches. Elle offre des services d’information et d’accompagnement pour ces personnes afin qu’elles puissent participer pleinement à la vie en société. L’Office conseille le gouvernement, les ministères, les municipalités ainsi que les organismes publics et privés. Elle réalise également des travaux d’évaluation et travaille avec les partenaires à la recherche de solutions efficaces.

 

 

« Statistiquement, nous savons que les personnes handicapées sont composées en grande partie de personnes âgées et que le vieillissement de la population ne fait qu’agrandir leur proportion. Il est important que les personnes handicapées, leur famille et leurs proches utilisent tous les moyens mis à leur disposition afin d’améliorer leur situation financière », selon M. Jean.

Fait à signaler, le taux d’incapacité augmente avec l’âge. « C’est particulièrement le cas des personnes de 50 ans et plus. Ils sont de plus en plus nombreux, en vieillissant, à développer certaines incapacités liées à la motricité, la vue et d’autres problèmes du genre. Ce sont principalement ces personnes, qui n’avaient pas d’incapacité avant, qui peinent à s’identifier comme étant des personnes handicapées. C’est probablement l’une des causes qui font en sorte que les mesures fiscales, destinées aux personnes handicapées, demeurent encore aujourd’hui sous-utilisées », selon M. Jean.

Qu’est-ce qu’une personne handicapée?

Lorsqu’une personne a ou développe une incapacité significative et persistante, elle peut devenir admissible à des mesures gouvernementales d’intérêt. Or, la question de l’autoidentification demeure un enjeu, car plusieurs personnes ne se reconnaissent pas comme étant des personnes handicapées. De fait, il y a une grande distinction à faire entre la personne en situation de handicap et la personne handicapée.

L’expression « personne en situation de handicap » est utilisée pour désigner une personne qui rencontre des obstacles dans son quotidien. Elle est employée aussi pour désigner une personne handicapée, mais il y a toutefois une différence.

La situation de handicap est le résultat d’une interaction entre les incapacités d’une personne, ses activités et son environnement. Elle met l’accent sur l’importance d’agir sur l’environnement de la personne. Selon ce concept, si l’environnement physique et social est adapté, il n’y a pas de situation de handicap.

L’expression a donc une portée plus large que le terme « personne handicapée ». Elle englobe les personnes qui ont des incapacités significatives et persistantes, mais aussi des incapacités temporaires ou légères. La situation de handicap est circonstancielle. Elle peut aussi évoluer au cours de la vie d’une personne, selon les obstacles qu’elle rencontre dans son environnement pour réaliser ses activités.

Ainsi, une personne qui se déplace en béquilles durant quelques semaines, à la suite d’un accident et qui rencontre des obstacles est en situation de handicap, sans être handicapée. Cette distinction est importante afin de déterminer à quelles mesures gouvernementales elle aura droit.

« C’est un peu le même défi pour les personnes de la FADOQ. Certaines personnes pourraient adhérer à cet organisme et ainsi se prévaloir des avantages de toutes ces mesures. Cependant, plusieurs ne le font pas pour diverses raisons. » Étrangement, une grande partie des personnes handicapées sont des femmes et ne profitent pas de ces mesures gouvernementales. Une question de méconnaissance, de préjugés ou de fierté? La question demeure ouverte et sans réponse, selon directeur général de l’Office des personnes handicapées du Québec.

 

Les Programmes

 

Parmi les programmes disponibles, le crédit d’impôt pour personnes handicapées, une mesure fédérale qui demeure importante, mais encore sous-utilisée malheureusement.

Au Québec, le montant pour déficience grave et prolongée des fonctions mentales ou physiques permet de réduire l’impôt à payer pour les personnes qui y sont admissibles. « Cette mesure demeure malheureusement méconnue et plusieurs personnes, qui y ont droit, se privent ainsi de montants importants », déplore Daniel Jean. Les proches aidants ont droit aussi à une reconnaissance de leur contribution et peuvent se prévaloir du crédit d’impôt pour personnes aidantes.

Conscient du problème, l’Office des personnes handicapées du Québec songe effectuer davantage de sensibilisation et mener plus de campagnes d’information sur le sujet, et ce, dans le but de mieux guider les bénéficiaires dans ce processus. Déjà, l’Office ouvre ses lignes téléphoniques aux personnes qui ont besoin de plus d’informations sur toutes ces mesures disponibles. « Nous restons disponibles en tout temps pour les gens à la recherche de réponses », souligne Daniel Jean.

Enfin, même si la période de déclaration d’impôt est presque terminée, les personnes intéressées peuvent retrouver tous les renseignements sur ces mesures fiscales, destinées aux personnes handicapées, à leur famille et leurs proches, sur la plateforme gouvernementale unifiée au Quebec.ca.

 

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