Vincent * , dyslexique fonctionnel: « On sait que dans certaines entreprises, on considère la dyslexie comme une maladie honteuse et il n’y a aucune bienveillance. » Gabriel* , sceptique depuis une mauvaise expérience, se confie : « Une fois j’en ai parlé. À partir du moment où mes collègues ont sû, ils se sont mis à constamment remettre en cause mon travail : toutes mes productions étaient enlevées de leur contexte, ils se focalisaient sur mon handicap et ne regardaient plus le reste. Maintenant, je ne le montre plus. Quand je fais des fautes, je dis que ce sont des erreurs d’inattention ou de précipitation. »

Raphaëlle* en a parlé, elle aussi, et reconnaît volontiers l’implication et l’attention dont ses collègues ont fait preuve : « Mes managers de l’époque relisaient mes mails, elles étaient très attentionnées et patientes. » Mais elle nuance : « parfois elles soufflaient en lisant mes fautes… et c’était blessant. » Et rappelle que la dyslexie est un handicap comme un autre et qu’il ne faut pas l’oublier : « On ne soufflerait jamais en voyant qu’une personne en fauteuil roulant n’arrive pas à monter des escaliers, alors il n’y a pas de raison de souffler quand un dyslexique fait une faute. »

Les trouble de lecture, d’écritures et d’apprentissage sont monnaie courante dans notre société. Jadis stigmatisés et perçu comme un manque d’intelligence, les enfants avec un trouble dys (soit un trouble de dyslexie, dysphasie, dyspraxie, dysorthographie ou dysorthographie)  ont maintenant accès à des ressources directement dans leur milieu scolaire. La reconnaissance d’un trouble dys relève cependant du parcours du combattant tant pour l’enfant que pour le parent.

Un trouble dys est un trouble durable. À vie : on ne le guérit jamais. Les dys d’aujourd’hui n’ont cependant pas eu à vivre ce que les adultes dys ont eu à endurer pendant leur parcours scolaire : stigmatisation, taxage, rejet avec des étiquettes de cancres et de stupides. Heureusement la société a évolué. On n’est pas moins intelligent si nous souffrons d’un trouble dys. La preuve ? Albert Einstein, Jennifer Aniston, Steven Spielberg, Richard Branson ne sont que quelques-uns qui ont réussis à surmonter ce trouble et de réussir.

Les adultes dys doivent cependant composer avec leur trouble tout au long de leur parcours professionnel et même social: nous sommes submergés de mémos, lettres, courriels et textos. L’enfer pour un dys et ce, malgré l’accès à une panoplie d’aide à l’orthographe et de correction. Seul Lexibar, technologie québécoise, offre des fonctions aidant aussi à la compréhension phonétique et visuelle des mots.

Les dys adultes en milieu de travail

Les troubles dys au travail sont encore très peu connus bien qu’ils affectent plusieurs millions de personnes. Malheureusement, l’accompagnement en milieu professionnel est minime et même quasi inexistants. Il est clair que de ne pas mettre en place des accommodations peut engendrer de non seulement une stigmatisation pour l’employé mais aussi, de gâcher un talent par manque de connaissance de sa situation. Handicap invisible, il y a cependant un côté positif pour les personnes atteintes : elles sont généralement plus créatives et disposent aussi de plus ressources cognitives que la moyenne.

Un trouble dys ne se guérit jamais. Un personne dys devra , tout au long de sa carrière, adapter ses actions en fonction de son handicap.

  • Évitez de rédiger trop de courriels et privilégier les interactions orales et le téléphone.
  • Rédiger ses notes et mails en « point form » afin de limiter les erreurs et faciliter la lecture.
  • Utiliser des correcteurs orthographiques tel que Reverso, Antidote ou des solutions complètes tel que
  • Dessiner pour clarifier ses idées sans avoir à les écrire.
  • Utiliser la mnémographie soit l’aide à mémoriser en images l’orthographe des mots.
  • Faire des modèles de mails, documents et autres communications écrites qui pourront être repris simplement en changeant quelques éléments.

En addition et concertation avec l’employeur, celui-ci pourra privilégier pour l’employé des alternatives à la rédaction.

  • Éviter de lui confier la prise de notes lors de réunions
  • Limiter les longs échanges courriels.
  • Fournir un outil avancé de correction orthographique sur le poste de travail de l’employé.
  • Privilégier les « brainstorming » et les échanges oraux afin de le laisser exprimer sa créativité autrement que par écrit.
  • Éviter les tâches à réaliser dans l’urgence lorsque celles-ci contiennent une grande part d’écrit.
  • Proposer des espaces de travail calmes et sans sources de déconcentration.

Bien qu’ils peuvent apparaitre plus tard dans le développement d’un enfant et même rendu adulte suite à un traumatisme, les troubles dys ne sont pas causée par une déficience intellectuelle ou auditive, un trouble psychologique, de l’autisme, une carence environnementale ou encore le bilinguisme. Les dys sont une source exceptionnelle pour une organisation de par leurs ressources cognitives et leur créativité. On doit embrasser nos différences et non les anathématiser.

Qu’est-ce qu’un trouble DYS ?

Dans un premier temps, on doit s’assurer que nous souffrons réellement d’un trouble dys. Mais comment les distinguer ?

  • La dysphasie: dire et comprendre ce qui est dit. La dysphasie est un trouble développemental du langage touchant les sphères expressives ou expressives et réceptives.
  • La dyspraxie: les faits et gestes: La dyspraxie affecte la capacité à planifier, à organiser et à automatiser les gestes moteurs d’une personne dans le but de réaliser une action ou une activité.
  • La dyslexie : Lire et écrire. La dyslexie se caractérise par une difficulté durable dans l’acquisition du langage écrit et de la lecture de textes.
  • La dysorthographie : L’orthographe des mots.  La dysorthographie est lié à des difficultés dans l’acquisition et la mémorisation de l’orthographe des mots.
  • La dyscalculie : calculer et compter.   La dyscalculie est un trouble dans le domaine des mathématiques et des nombres en général.

*Noms fictifs

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