En 40 ans de carrière, le pianiste Richard Abel a vendu plus d’un million d’albums et s’est produit à de nombreuses reprises au Québec et à l’étranger. Il a toujours pu compter sur un public fidèle, et il y a fort à parier que ses fans seront au rendez-vous alors qu’il amorce les 29 et 30 mars, au Cabaret du Casino de Montréal, le début d’une grande tournée québécoise avec ce qui pourrait être son dernier grand spectacle sur scène.

Au moment de notre entretien, Richard était à préparer ce spectacle qui est mis en scène par Joe Bocan. On y entendra bien sûr ses plus grands succès, des pièces qui vont ravir les spectateurs, mais il entend aussi surprendre les spectateurs.

« Je veux apporter quelques nouveautés, me plonger dans mes souvenirs. Par exemple, si je fais un clin d’oeil à mon père, je vais parler de son film préféré qui était Parfum de femme avec Al Pacino. Chaque fois qu’il l’écoutait, et au moment où joue la scène du tango, mon père me disait : « Chaque fois que j’écoute cette scène, je m’imagine que c’est toi qui le joue. » Juste avant le décès de mon père, j’ai enregistré ce tango argentin sur mon disque Autour du monde, en mémoire de mon père. Je n’ai pas pu terminer le disque avant son décès, mais à l’hôpital, je lui ai fait écouter l’enregistrement sur mon téléphone et malgré les circonstances, j’ai vu la fierté et une certaine joie dans ses yeux », raconte Richard.

Parmi les surprises au menu, il y aura la présence de Claudette Dion à titre d’invitée spéciale. Elle a accepté de participer à ce spectacle et à la tournée, qui devrait compter une vingtaine de dates, pour y interpréter quelques chansons.

40 ans de carrière, c’est l’occasion de faire un spectacle festif pour souligner l’événement, mais aussi de faire un retour dans le passé.

« J’ai commencé à suivre mes cours de piano assez tard, à l’âge de quatorze ans. Nous avions dans la famille un musicien alcoolique qui jouait dans les bars de troisième ordre, et il avait noirci la réputation de musicien. C’était clair pour ma famille : un musicien, ça jouait dans les bars et ça buvait! Moi, je n’ai jamais bu, j’ai fait le contraire de ce qui leur faisait peur. On n’avait pas de piano à la maison, mais ma grand-mère en avait un. Maman jouait du piano dans les partys du Jour de l’an, et j’ai toujours été attiré par cet instrument-là. Quand j’ai commencé à suivre des cours de piano, mes parents m’ont dit : « Tu peux prendre des cours pour le fun, en autant que tu n’en fasses pas un métier. »

 

Richard a donc acquiescé à la demande de ses parents, et il a étudié en médecine, plus précisément en biochimie, tout en poursuivant son apprentissage du piano. « À dix-neuf ou vingt ans, quand est venu de prendre mes propres décisions, j’ai décidé de bifurquer pour consacrer du temps à débuter une carrière de pianiste.

Roger Larivière, à l’époque, était le plus grand professeur de chant au Québec, et je suis devenu pianiste à son école. Cet homme-là travaillait entre autres avec Ginette Reno, Mimi Hétu, Michel Pilon, Pierre Lalonde, Chantal Pary, France Castel, les Jérolas et Patrick Norman. J’ai accompagné quelques-uns de ces artistes pour payer mes études, et plus je jouais, plus j’y prenais goût. Je me souviens, j’étais dans un cours de biochimie et alors que le professeur parlait de molécules, moi je pensais à mes notes de piano pour accompagner les artistes, j’avais vraiment la tête ailleurs. Je me suis rendu compte que la musique était ce que j’aimais faire. »

Richard avait bien sûr tenu à rassurer ses parents qui entretenaient toutes sortes de craintes sur le métier de pianiste. « Je leur ai dit : « Vous allez voir, je vais me tenir droit, ne vous inquiétez pas, ça va marcher mes affaires. » Le premier travail que j’ai eu a été d’être pianiste et chef d’orchestre de Michel Louvain et là, je peux te dire qu’ils étaient contents! J’ai fait ensuite mon premier quarante-cinq tours et mon père m’avait raconté qu’un jour, il était en voiture et pendant qu’il était à un feu rouge, ma pièce jouait à la radio. Il a baissé la vitre, il a monté le son, et il a dit au chauffeur de la voiture à côté de lui : « Hé! C’est mon fils qui joue! ». Ce sont des beaux souvenirs que je conserve », ajoute Richard Abel.

Pour en savoir plus sur le spectacle 40 ans déjà et les dates de la tournée, visitez le site www.richardabel.ca

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