Quelque chose ne tourne pas rond chez votre collègue, ami ou sœur. Vous flairez le problème de couple. Et si c’était de la violence conjugale? Voici comment reconnaître les signes et aider la personne victime. Sachez d’abord que la violence peut toucher n’importe qui et n’importe quel couple, quelle que soit la durée de la relation. Il pourrait s’agir de votre collègue au comportement inhabituel. Ou bien de vos deux amis en couple depuis toujours. Ou encore, de votre jeune sœur qui vient de retomber folle amoureuse.

Mais comment savoir si ce que vous soupçonnez est vrai?

Reconnaître les signes

Contrairement à la croyance populaire, la violence conjugale ne se limite pas aux coups et aux blessures physiques. Elle peut être verbale, psychologique, sexuelle, voire même économique.

Première question à vous poser : voyez-vous un déséquilibre de pouvoir au sein de la relation? Est-ce qu’une personne contrôle clairement l’autre? Ce signe doit vous alerter : la personne violente utilise de multiples stratégies, comme les insultes, les menaces ou encore l’intimidation pour contrôler sa victime.

D’autres indices peuvent vous alerter. Avez-vous pu observer ou vous a-t-on rapporté une certaine violence verbale au sein du couple, telle que des ordres ou des hurlements récurrents? Votre connaissance est-elle interdite de voir sa famille, ses amis? D’utiliser sa carte bancaire? De travailler? Subit-elle de la pression pour avoir des relations sexuelles? S’est-elle isolée au fil du temps?

Dans de nombreuses situations, cette violence finit par entraîner des crimes : harcèlement, partage d’images intimes, introduction par effraction, menaces de mort ou de blessures.

Avant d’en arriver là, vous voulez aider la personne que vous aimez, et c’est bien normal.

Comment l’aider?

Porter plainte à la police n’est pas la seule option qui s’offre à la personne victime de violence dans le couple.

D’abord, cette personne aura besoin d’une chose : de votre soutien. Ouvrez tranquillement la porte au dialogue afin de pouvoir évoquer ce qui est sans doute une épreuve difficile à vivre. Faites preuve de patience et de bienveillance. Il est possible que votre proche ait besoin de temps pour se confier et de s’y reprendre plusieurs fois pour s’extraire de sa relation toxique.

Ensuite, suggérez-lui des options pour l’aider. Au Québec, plusieurs ressources d’aide et d’accompagnement lui offriront un soutien, non seulement psychologique, mais aussi médical et social. Précisez-lui qu’il n’est pas nécessaire d’avoir porté plainte pour y avoir accès. En plus, c’est gratuit et confidentiel.

Vous pouvez lui conseiller de se tourner vers SOS violence conjugale. L’organisme peut être joint en tout temps au 1-800-363-9010. Il offre des services d’information, de soutien et de référence aux victimes de violence conjugale et à leurs proches.

Partout au Québec, des maisons d’aide et d’hébergement accompagnent notamment les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants. Renseignez-vous dans votre région.

Juripop est une autre option pour les personnes victimes de violences sexuelles. L’organisme peut non seulement les aider à mieux comprendre leurs droits, mais aussi les référer à une avocate ou un avocat qui les éclairera sur les démarches juridiques possibles dans leur situation. On peut les joindre au 1-855-587-4767.

Enfin, mentionnez-lui qu’il lui est possible de mettre fin à son bail si sa sécurité ou celle de son enfant est menacée par de la violence conjugale ou sexuelle. Et, encore une fois, pas besoin d’avoir porté plainte à la police!