Le comédien Sébastien Ricard est la tête d’affiche du nouveau film de la réalisatrice Léa Pool, Hôtel Silence, qui est l’adaptation du roman Ör, de l’islandaise Audur Ava Ólafsdóttir, une œuvre qui a été traduite en 21 langues. 

Le tournage de cette production a eu lieu en France, à la frontière espagnole sur le côté méditerranéen, et à Cerbère, un petit village à frontière française et espagnole, raconte Sébastien. « Le personnage que je joue, Jean, est un peu dans une crise existentielle. Il y a quelque chose d’un peu absurde dans les choix qu’il fait, de partir du Québec pour aller mourir dans un pays qui est en guerre, au moment où il y a un cessez-le-feu. Le personnage que je joue se retrouve dans un pays dont on ne parle plus, et j’ai l’impression que lui aussi trouve qu’il n’est plus question de lui dans sa vie. Sa fille a maintenant 18 ans, il n’est plus avec sa femme, et il se demande à quoi il sert, et pourquoi il continuerait à vivre. Dans la réunion de ce personnage et des gens de cette communauté, il y a quelque chose de nouveau qui peut surgir.»

 

 

L’histoire est bien ficelée, et le fait que le personnage incarné par Sébastien Ricard soit habile de ses mains va avoir des répercussions.

« C’est vraiment monsieur marteau. Il y en a tout le temps un dans une famille qui s’en vient prendre des vacances, et finalement, ce ne sont pas des vacances parce que tout le monde lui demande de réparer des choses. Il y a ce côté-là chez lui qui est intéressant, ça devient le moyen par lequel il entre en relation avec les gens du pays où il débarque. Tous ces menus travaux qu’il est capable de faire dans un pays qui vient de vivre un conflit et qui est détruit, ces petites choses-là qu’il réalise prennent une proportion incroyable. Il se sentait profondément inutile, et qu’il puisse, une fois rendu là-bas, dégager un drain, réparer une prise électrique, sont toutes sortes de choses qui tout d’un coup, deviennent vraiment salutaires pour ces gens-là. » Il est finalement, grâce à ses habiletés, perçu en quelque sorte comme un sauveur pour ces gens-là qui ont connu la guerre. « Oui, vraiment, et lui-même s’en étonne. C’est comme ça qu’il entre en relation avec eux et qu’il remet le pied au sol, c’est de là qu’il repart. »

 

  

Coup de cœur pour Léa Pool

À part quelques acteurs du Québec qui avaient des rôles secondaires, Sébastien a eu à travailler avec des inconnus. « Je tournais tout le temps avec Loréna (Handschin) et Jules (Poirier), et je ne les connaissais pas. C’était plutôt bien parce que ça ajoutait à la qualité qui était nécessaire au film, c’est-à-dire l’étrangeté, et je ne savais pas du tout à qui j’avais affaire. Qu’on le veuille ou non, ça paraît quand même et ça sert le film. »

Pour Sébastien, il s’agissait d’une première expérience au cinéma avec la renommée Léa Pool. « Elle a scénarisé le roman, et était vraiment au coeur de l’histoire. Le personnage est un Québécois dans le scénario de Léa Pool, et ce qui rend l’histoire plausible est la proximité qui existe entre le Québec et les pays situés au nord de l’Europe. J’ai appris à la connaître et j’apprécie beaucoup son humanité et son regard. C’est quelqu’un qui voit tout et qui est très aidant dans ce travail d’acteur. »

Voyez la bande-annonce

 

Visitez le site du film

 


 

À LIRE AUSSI

Tu ne le sauras jamais