Chanter Noël: une première pour lui. Accompagné sur la scène de la Place des Arts par Mario Pelchat, Vladimir Kornéev et Marie-Josée Lord.

Patrick Bruel s’apprête à renouer avec le public québécois à l’occasion de sa participation au spectacle Parapapam, présenté à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Nous en avons discuté avec lui, alors qu’il se trouvait à Paris, entre deux tournages d’une importante série télé.

Tu participes à ce spectacle aux côtés de Marie-Josée Lord, Mario Pelchat et Vladimir Kornéev, ça fait un moment que tu n’as pas chanté Noël?

Jamais, en fait! J’ai dû chanter Petit Papa Noël à mes enfants quand ils étaient tout petits, et je l’ai d’ailleurs reprise, j’en ai écrit une version assez douce. Ça m’a fait plaisir, j’ai aimé faire ça. J’attends avec fébrilité de fêter Noël dans la neige avec les Québécois.

Comment abordes-tu ce spectacle?

Il y a eu des réunions où on a choisi les uns et les autres ce qu’on allait faire, ce qu’on allait chanter et ce qu’on allait partager. Moi, à Paris, j’ai commencé à travailler sur les chansons parce que je n’ai pas l’habitude de ce répertoire. C’est une expérience très nouvelle pour moi, et je suis très curieux de ces rencontres avec ces artistes qui ont beaucoup de talent, deux chanteurs et cette soprane qui a une voix absolument incroyable. Je suis content parce que ce n’est pas quelque chose qui m’est familier. La seule personne que je connais est Mario Pelchat.

On sait depuis longtemps que tu aimes relever des défis, comme le disait ton attachée de presse, que ce soit animer une émission de radio à 7 heures le matin sur un toit, avec Normand Brathwaite, ou aller sur la banquise et faire du traîneau à chiens!

On est curieux! Et ce spectacle, c’est un challenge pour moi parce que ce sont des chansons qui ne sont pas simples à chanter. Elles sont belles et ce sera une belle atmosphère. J’aime beaucoup Mario Pelchat qui est un ami, et Vladirmir que je ne connais pas bien, mais je trouve son travail formidable. Et je suis très impressionné par Marie-Josée Lord, elle a une puissance extraordinaire et elle a beaucoup d’émotions. C’est un moment que j’attends avec impatience.

Noël, ça te rappelle de beaux souvenirs, c’est une fête que tu fêtais beaucoup en famille quand tu étais enfant?

Oui, Noël c’est la fête des enfants, c’est la fête des retrouvailles en famille. C’est d’être ensemble et tous les prétextes sont bons pour être ensemble. Noël a son charme avec ses traditions, avec son mystère. Moi, les Noëls qui m’ont le plus touché, ce sont ceux que j’ai faits avec mes enfants quand ils étaient encore en âge de croire, ou d’apprécier la venue du Père Noël pour vrai. La préparation de ce moment, l’arrivée du Père Noël, leurs grands yeux, c’est quelque chose de joli, c’est une belle tradition. Ça dépasse tout, ça dépasse même le cadre de la religion. Je crois que Noël est une fête universelle. C’est la fête des enfants.

 

Une enfance heureuse

Tu as déjà célébré Noël au Québec?

Non, je suis allé à Sacacomie un peu avant Noël, il y a quelques années, mais j’étais revenu pour Noël et être avec mes enfants. Là, on attend un peu moins l’arrivée du monsieur rouge, mais tous les prétextes sont bons pour être ensemble, en famille. C’est important. 

Il faut savoir que malgré son horaire hyper chargé, Patrick Bruel passe toujours Noël avec ses enfants. Ce sont deux semaines sacrées en famille qu’il se réserve dans son horaire. Ses deux fils sont âgés de 18 et 20 ans.

Quand tu retrouves tes enfants, ça se passe en Europe ou aux États-Unis?

Ça dépend des années. Cette année, on ne sait pas encore, on en a justement discuté hier au téléphone. On ne sait pas si ce sera moi qui irai vers eux, ou eux vers moi.

 

Un tracé d’artiste

Parlons un peu de ton emploi du temps, et en particulier de cette série télé dont tu seras la vedette!

C’est terminé, on a commencé le tournage le 20 août. Je joue le rôle d’un espion des services secrets qui est entré en France pour s’occuper de sa fille. Il y a un meurtre qui est produit en sol français, et il va recommencer à prendre du service. J’aurai le temps de vous en reparler parce que ça ne sortira pas avant septembre 2024. D’ici là, je vous raconterai un peu plus de choses, mais c’est chouette de faire une série.

C’est une série importante pour toi, à ce moment-ci de ta carrière?

C’est toujours agréable d’être devant les caméras. Que ce soit au cinéma ou une série télé, c’est pareil. Quand il y a un bon scénario, un beau rôle et de bons partenaires, on est content d’être là. Je n’avais pas tourné depuis Villa Caprice (un film sorti en 2020), et j’étais très content de pouvoir faire ce projet. Avec le métier de chanteur, ça me laisse moins de temps de faire des films. Là, c’est très, très chouette, tous les matins, d’aller camper un personnage. J’ai cette chance de faire les deux depuis le début de ma carrière, alors j’en profite.

Justement, au sujet de ta carrière de chanteur, tu commences une grosse tournée en France en début d’année, ce sera intense!

Bien écoute, on renoue avec le spectacle de grande envergure qu’on avait fait en 2019. Après 2020, on avait arrêté à cause du Covid. Ensuite, je suis parti dans une tournée acoustique et on est passé d’ailleurs par le Québec. On a fait une très, très belle tournée au Québec en 2021 et 2022. Là, on est parti pour les grands espaces, les grands écrans, pour quelque chose qui sera, je l’espère, aussi intime que vertigineux.

Paris – Los Angeles – Montréal

 

Pour un chanteur qui va avoir l’âge de la retraite, du moins au Québec le 14 mai (65 ans), je trouve que tu es pas mal actif!

Je n’ai pas l’impression d’être concerné par ça. J’avance, je continue à faire des chansons et à les partager avec les gens. La scène m’appelle et j’ai très envie de retourner sur scène et de faire des concerts.

Est-ce qu’il est prévu que tu présentes ce spectacle au Québec?

Oui, probablement. On n’a pas encore déterminé la date, mais on est en train d’en parler avec l’équipe.

À son Vignoble Domaine Leos à l’Isle-sur-la-Sorgue en France.

Parlant du Québec, on peut dire que c’est vraiment une longue histoire d’amour qui ne s’effrite pas avec le temps?

Oui, c’est une histoire d’amour qui dure alors qu’on n’est pas suffisamment présent. Chaque fois que je reviens et chaque fois que je repars, il y a cette sensation comme si on s’était quitté la veille. On reprend constamment une conversation où elle était. Ce n’est pas un recommencement, c’est une continuité, quelque chose de très joli qui s’est noué avec les Québécois et le Québec depuis le début, et qui ne s’est jamais démenti. C’est pour ça que je continue à venir, à programmer le Québec, quoi qu’il arrive dans un agenda, comme tu dis, un peu fou. Il y aura toujours une place pour le Québec, parce que ça m’a apporté beaucoup et en termes d’émotions, j’ai vécu des choses extraordinaires.

On aime entendre tes grands succès, mais aussi tes nouvelles chansons – son plus récent album, Encore une fois, est paru en 2022 –, j’imagine que c’est la même chose en France?

Oui, mon nouvel album marche bien et plaît beaucoup, parce que les thèmes qui sont abordés sont des thèmes profonds, des thèmes assez importants. Il y a aussi des chansons plus légères. C’est un album qui va voir le jour sur scène à partir de février et je pense que la scène est un tel générateur pour les chansons que oui, l’album et les chansons vont faire bon ménage avec les chansons que tout le monde aime. Que tout le monde connaît, disons plus humblement. Je pense que ça va être un spectacle qui va tourner autour de ces deux pôles, ces anciennes chansons dites incontournables, et ces nouvelles chansons qui, je l’espère, vont le devenir parce qu’elles me touchent beaucoup.

Le spectacle Parapapam est présenté à la Salle Wilfrid-Pelletier du 8 au 10 décembre. Cinq représentations sont à l’affiche. 

 

Pour informations et billetterie: placedesarts.com