Alors qu’on croyait que le disque vinyle avait été relégué aux oubliettes dans les années 80 sauf pour certains mélomanes qui lui sont demeurés fidèles, on assiste à son retour en force depuis quelques années.

 À croire que toutes les nouvelles technologies qui se sont succédé n’en sont pas venues à bout. Bien plus, aussi étonnant que ça puisse paraître aux yeux de certains, c’est chez les 35 ans et moins, férus d’innovations, que le disque vinyle (version années 2000) accapare une bonne portion de ses adeptes.

Depuis la fin du 19e siècle

On ne surprendra personne en soulignant que l’«ancêtre» du disque vinyle 33 tours, tel qu’on le connaît aujourd’hui, est le disque 78 tours ou, plus concrètement, le disque 78 RPM (pour Rotation Par Minute). Ont suivi les 33 tours et les 45 tours.
Certains se questionneront sur l’origine du disque.  L’histoire nous apprend que l’Allemand Emile Berliner a créé en 1890 un gramophone qui permettait d’enregistrer et de lire de la musique sur des disques cylindriques.

Au départ, les disques avaient des vitesses variables, mais, à partir de 1910, le 78 tours/minute est devenu, en quelque sorte, la vitesse standard. En raison de leurs caractéristiques, les 78 tours, fabriqués en gomme-laque, n’offraient qu’entre trois et cinq minutes d’enregistrement par face. De plus, ils étaient fragiles ; ils pouvaient se casser facilement en cas d’impact.

Il faudra attendre jusqu’en 1948 pour qu’arrivent  dans l’industrie les disques vinyle LP (« long-playing ») ou 33 tours qui permettaient d’enregistrer jusqu’à 60 minutes de musique (et de chansons, bien entendu), en raison du fait qu’ils comportaient des microsillons (des sillons quatre fois plus petits que ceux des 78 tours).

C’est le développement du polychlorure de vinyle, une matière plastique synthétique et l’apparition des tourne-disques à amplificateur électronique qui ont permis d’en arriver là. Parallèlement, il a été possible de réduire de façon notoire le bruit de fond et la distorsion qui étaient trop souvent le lot des disques 78 tours. D’aucuns considèrent qu’un enregistrement réalisé en 1945 du Concerto pour violon, op. 64 de Felix Mendelssohn, interprété par le violoniste russe Nathan Milstein et dirigé par le chef allemand Bruno Walter avec l’Orchestre philharmonique de New York, puis pressé trois ans plus tard par Columbia Records, représente le premier 33 tours de l’industrie phonographique[].

RCA Records a lancé, en 1949, le premier single (45 tours), qui, comme ceux qui ont suivi par la suite, était destiné d’abord pour les juke-boxes. C’est en 1958, que furent introduits les disques stéréophoniques qui venaient ainsi améliorer l’expérience d’écoute des mélomanes.

Question dimensions, les disques 33 et 78 tours peuvent faire entre 10 et 12 pouces, alors que les 45 tours font généralement 7 pouces. Notons, en outre, que les maisons de disques ne fabriquent plus de disques 78 tours, qui sont, de ce fait, très recherchés par les collectionneurs.

Le CD

Le succès des 33 et 45 tours s’est par la suite grandement estompé avec l’apparition du disque compact (CD) que Philips a lancé en 1983. La lecture du CD imposait l’achat d’un nouvel équipement.  De nombreux audiophiles mirent, néanmoins, quelques années à adopter le CD et, ainsi, délaisser en tout ou en partie le disque vinyle.

 

Cassette

Par ailleurs, on peut difficilement parler de disques vinyles et de disques compacts sans glisser un mot sur les cassettes de musique qui ont été fort populaires à une certaine époque. Celle  qu’on appelait la musicassette a été inventée par le Néerlandais Lou Ottens, brevetée et mise sur le marché en 1963 par Philips. La musicassette a supplanté la cartouche audio à quatre ou huit pistes, jusque-là très prisée des amateurs de musique qui l’utilisaient dans les chaînes hifi que les autoradios.  ]La musicassette a perduré bien au-delà de l’apparition du CD, en particulier aux États-Unis. [] Elle fut d’ailleurs à la base du succès mondial du Walkman (baladeur) commercialisé en 1979 par Sony. Le Walkman se trouva, plus tard, supplanté avec l’invention des baladeurs numériques pour lire les CD.

 

 

Retour du vinyle

Par la suite, le CD a connu le même sort qu’il avait fait subir au vinyle et la musicassette. La chose étant qu’à partir de 2005, l’écoute en ligne a croissé au détriment du CD.

Les spécialistes estiment qu’en 2020, la consommation de la musique sur support matériel n’occupait plus que 7 % des parts du marché mondial de la diffusion de musique enregistrée. N’empêche que les ventes de microsillons ont augmenté au détriment de celles de CD. Si bien que les chiffres disent qu’[en 2022 les ventes de vinyles aux États-Unis représentaient 70 % de la totalité des ventes physiques d’albums.

Les gens de l’industrie situent la résurgence du vinyle vers 2008.

La Recording Industry Association of America (RIIA) établissait, au printemps dernier, qu’aux Etats-Unis il s’est vendu 41 millions de vinyles en 2022.  Le phénomène peut s’expliquer, en partie, du fait qu’on reprend sur vinyle des albums qui ont jadis connu un succès certain (sur vinyle ou CD), mais également parce que plusieurs artistes choisissent d’offrir à leurs fans la possibilité de retrouver leur nouvel album soit sur vinyle, CD ou en ligne.

Lres meilleurs vendeurs d’albums

Les spécialistes du domaine s’entendent pour dire que c`est Michael Jackson qui détient le record de tous les temps du plus grand nombre de disques vinyles vendus avec plus de 70 millions d’exemplaires de son album « Thriller ». Vient au deuxième rang « Back in black » du groupe AC/DC avec un peu plus de 50 millions d’exemplaires. Suivi, dans l’ordre au sein du Top 5, de « The Dark Side of the Moon » de Pink Floyd (entre 45 et 50 millions d’exemplaires, selon les estimations), la bande originale du film « The Bodyguard » (près de 45 millions de copies) et « Bat Out of Hell »de Meat Loaf (quelque 43 millions d’exemplaires vendus).

De vieux vinyles qui ont de la valeur

 

Ce n’est plus un secret, le retour en force du disque vinyle a chamboulé  l’industrie de la musique depuis une dizaine d’années. Si vous aviez mis de côté vos vieux vinyles et qu’ils prennent la poussière dans un coin de la maison ou dans le garage, il serait peut-être intéressant de jeter un coup d’œil sur la liste de 40 vinyles confectionnée par le réputé journaliste John Travis du site Kueez Entertainment

Certains peuvent avoir une certaine valeur, sinon une valeur certaine sur le marché de la revente.En voici donc une  nomenclature, par ordre d’importance (valeur) selon Travis:

 

1. The Beatles, The Beatles (aka “The White Album”) (1968)

2. Aphex Twin aka Caustic Window, Caustic Window

3. Prince, The Black Album

4. Tommy Johnson, Alcohol And Jake Blues (1930)

5. Bob Dylan, The Freewheelin’ Bob Dylan (1963)

6. Frank Wilson, Do I Love You (Indeed I Do)

7. The Velvet Underground. The Velvet Underground & Nico (1967)

8. The Five Sharps, Stormy Weather (1952)

9. The Rolling Stones, Street Fighting Man (1968)

10. The Beatles, Yesterday and Today (1966)

11. Röyksopp, Melody A. M. (2001)

12. Stonewall, Stonewall (1976)

13. The White Stripes, Lafayette Blues (1998)

14. Robert Johnson, Me and the Devil Blues (1938)

15. Hank Mobley, Blue Note 1568 (1957)

16. Olivia Newton-John and Electric Light Orchestra (ELO), Xanadu (1980)

17. U2, Pride (In the Name of Love) (1984)

18. Sex Pistols, God Save the Queen (1977)

19. Max Steiner, The Caine Mutiny

20. Century Symphony Orchestra, Waltzes de Johann Strauss, Jr. (1956)

21. Bruce Springsteen, Spirit in the Night (1973)

22. Brute Force, King of Fuh (1969)

23. Elton John, I’ve Been Loving You (1968)

24. Misfits, Legacy of Brutality (1985)

25. Elvis Presley, Speedway (1968)

26. Depeche Mode, Music for the Masses (1987)

27. The Beatles, Please Please Me (1963)

28. Elvis Presley, That’s All Right (1954)

29. The Thirteenth Floor Elevators, Reverberation (Doubt) (1966)

30. The Beatles, Abbey Road (1969)

31. Cherry Five, Cherry Five (1975)

32. David Bowie, Diamond Dogs (1974)

33. The Quarrymen *, That’ll Be the Day (1981)

34. ABBA, Hova’s Vittne (1981)

35. XTC, Science Friction (1977)

36. David Bowie, The Prettiest Star (1973)

37. Nirvana, Bleach (1989)

38. The Who, The Who Sell Out (1967)

39. Led Zeppelin, Led Zeppelin (1969)

40. Miles Davis, Kind of Blue (1959)

 

*The Quarrymen est le premier nom qu’avaient adopté les Beatles avant de connaître le succès planétaire qu’on connaît.

 


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