La biographie captivante et inspirante de Louise Portal

Louise Portal – Aimer, incarner, écrire, tel est le titre de la biographie de l’actrice et de l’auteure, écrite avec l’auteur et journaliste Samuel Larochelle. Conversation avec une grande sage qui se laisse porter par la vie et qui, surtout, en profite pleinement aux côtés de Jacques, son amoureux des trente dernières années.

Cette biographie se présente comme une conversation entre Samuel et Louise. Intéressant comme procédé. « On a un bon rapport lui et moi depuis longtemps, et ça me tentait de revisiter ma vie et d’avoir un interlocuteur qui était d’une autre génération. Il dit, avec beaucoup de tendresse, que je suis comme sa grand-maman d’adoption. Quand tu n’as pas eu d’enfant, tu n’as pas souvent l’occasion d’avoir une longue conversation, de te raconter à quelqu’un de ta famille », dit-elle.

Louise Portal, donc, mène une prolifique carrière depuis 1972. D’abord à titre de comédienne, à la télé et au cinéma, puis comme chanteuse et auteure. C’est un regard sur son parcours et sur sa vie qu’elle nous propose dans cet ouvrage, et elle écrit de façon réaliste : « Depuis des années, je vois beaucoup de monde tomber autour de moi. Et ceux qui ont eu la chance de vieillir un peu plus sont morts entre quatre-vingts et quatre-vingt-deux ans, à l’exception d’Andrée Lachapelle qui s’est rendue à quatre-vingt-huit. Pour toutes ces raisons, je me sens davantage à la sortie qu’à l’entrée des artistes. » N’empêche, on a récemment fait appel à elle pour un long-métrage, elle a participé à une série web et elle a joué au théâtre. Entre autres.

À ses yeux, son travail d’actrice et ses écritures constituent en quelque sorte son testament. « Mes enfants mauves, c’est comme ça que j’appelle mes livres depuis très longtemps, et c’est pour ça que j’ai choisi cette couleur pour la jaquette du livre. Le mauve est la couleur de la spiritualité, précise-t-elle, et c’est ce que j’ai à léguer, une sorte d’héritage à travers les mots. J’ai quand même publié une vingtaine d’ouvrages, ce n’est pas rien, et je pense que les gens qui me lisent ont vraiment accès à ma vie intérieure. À qui je suis vraiment. On met énormément de nous-mêmes dans une œuvre romanesque ou de fiction. Je te dirais que je trouve que les livres sont moins fugitifs et éphémères qu’un film ou une série télé. »

D’ailleurs, Louise dit ressentir autant de satisfaction à écrire que lorsqu’elle défend un rôle. « Définitivement, parce que c’est un contentement plus personnel. Depuis 2000, les rôles ont un peu ralenti, et j’ai commencé à écrire beaucoup. La biographie marque une étape et après ça, que va-t-il se passer au niveau de l’écriture? Je ne le sais pas, je n’ai rien commencé encore. Je me laisse maintenant de plus en plus guider par la vie parce que j’ai plus de liberté et de temps, et je prends soin de ce temps qui m’est offert. Quand tu as une jumelle qui est décédée à 60 ans et que toi, t’es rendue à 73, disons que t’es dans la gratitude », ajoute-t-elle.

Lorsque je lui demande si elle a des regrets, après avoir revisité sa vie pour cette biographie, elle confie :

« En fait, non, parce que je suis depuis très longtemps dans une philosophie spirituelle qui croit fermement au destin, et que chaque chose qu’on a à vivre et à traverser vient faire quelque chose. J’ai peut-être eu des élans qui n’ont pas été comblés, des préférences qui n’ont pas eu lieu. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, j’ai eu des amours difficiles dans ma vie, et avec le recul, je suis capable de reconnaitre le bon et le beau qu’il y a eu là-dedans. Maintenant, que ce soit comme actrice ou comme écrivaine, ou comme personne quand je fais des conférences, j’ai envie de transmettre du beau, de l’harmonie et de l’espérance. »