Avec l’âge vient l’expérience dit-on! Mais vient aussi dans certains cas un manque d’assurance. La vigueur de nos 20 ans et l’audace, voire l’insolence qui nous caractérisaient ont pu faire place à l’insécurité, à l’anxiété même, comme ici avec cet exemple de cas pour lequel nous avons demandé à la sexologue et psychothérapeute Mme Élise Bourque de commenter.

Le cas

J’ai 55 ans, depuis deux mois je fréquente une nouvelle personne et j’appréhende le moment où il nous faudra passer à l’acte.

Mon corps n’est plus ce qu’il était et je suis gêné de me montrer nu. De plus, j’ai peur de ne pas être à la hauteur n’ayant pas eu de relation depuis que je suis seul (3 ans).

Autant j’étais confiant et performant à 25 ans, autant je suis angoissé et vraiment pas sûr de moi à 55 ans.

Que faire pour ne pas être gêné de montrer mon corps et m’assurer que je serai à la hauteur, car en cas contraire ce serait pour moi la catastrophe?

Mme Bourque

D’entrée de jeu, il faut savoir que la testostérone, une hormone qui influence le désir et l’excitation sexuelle, commence à diminuer vers les 40 ans. Avec le cas présent, la testostérone est donc en décroissance depuis une quinzaine d’année. Dans ces circonstances, il peut être normal d’avoir de l’anxiété, mais normal ne veut pas dire avoir raison. Et bonne nouvelle, généralement les hommes de plus de 40 ans sont de meilleurs amants, car ils sont moins centrés sur leur génitalité et davantage sur les caresses et le plaisir à donner à l’autre.

Il est donc préférable de mettre de côté la performance et cibler la communication par le regard, les paroles et les touchers. Une main déposée délicatement sur une épaule ou sur la main de l’autre, une parole gentille, un échange de baiser, un tendre sourire, voilà autant d’éléments qui préparent le couple à une belle expérience et peuvent faire diminuer la pression.

Et pour ce qui est du manque d’assurance, il importe alors d’y aller étape par étape afin d’être en mesure d’apprécier ou non la réceptivité, quitte à ce que cela prenne quelques soirées.

Et si le moment de passer à l’acte arrive, et que l’on est encore timide à l’idée de montrer son corps, alors pourquoi ne pas tamiser la lumière? L’éclairage d’une petite chandelle ne rendra que plus érotique le merveilleux moment que vous vous apprêtez à passer.

En conclusion, prenez votre temps et surtout, soyez moins centré sur votre performance et soyez à l’écoute de l’autre…

Élyse Bourque

Détentrice d’une maîtrise clinique en sexologie et d’un permis de psychothérapeute, Mme Bourque pratique en cabinet privé depuis plus de 20 ans.

Elle a donné de la formation et supervise les stagiaires de la maitrise de l’Université du Québec à Montréal et a collaboré à plusieurs magazines et émissions télévisées.

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