Éric Bruneau se glisse dans la peau tristement célèbre tueur à gages Donald Lavoie, qui était à l’emploi des frères Dubois. Après avoir été arrêté, et parce qu’il savait que Claude Dubois, le chef du clan, avait mis sa tête à prix, il a accepté de devenir délateur. L’excellent acteur porte ce film sur ses épaules en livrant une autre brillante performance.

« Après avoir lu le scénario, je me suis mis à fouiller et à faire des recherches. J’ai rencontré des gens qui le connaissent ou qui l’ont connu, et je me suis assis avec eux et je les ai enregistrés. J’ai aussi parlé à Luc Dionne qui connait beaucoup de monde, parce que je voulais qu’il m’aide pour trouver l’angle pour jouer ce gars-là. Il m’a envoyé voir une psychiatre qui est à la police de Montréal, et on a regardé ensemble des archives vidéo de lui. C’est sûr que le film est librement inspiré de son histoire, et le défi était de ne pas la glamouriser, parce que ça reste quelqu’un qui a tué beaucoup de gens. Ces familles-là, dont sa propre famille, sont des victimes collatérales de ce qu’il a fait » précise Éric. Rappelons que c’est grâce au témoignage de Donald Lavoie qui a fait tomber le clan Dubois, qu’a été mise sur pied la protection des témoins au Canada, qui n’existait pas à ce moment-là, ajoute Éric.

Donald Lavoie a été l’emploi des frères Dubois, et plus précisément du chef, Claude Dubois (incarné de brillante façon par Benoit Gouin) à la fin des années soixante-dix. Il a, dit-on, tué environ quinze personnes alors qu’il occupait cet emploi. « Donald Lavoie est vivant et il est libre (après avoir purgé plusieurs années de prison), ça pourrait être ton voisin! C’est un gars très intelligent, il s’est défendu lui-même en cour » ajoute Éric.

Ce film est captivant, on a droit à un suspense drôlement bien réalisé qui nous tient en haleine du début à la fin. Raymond St-Jean a réalisé cette production en plus d’en signer le scénario avec Martin Girard. Il s’agit pour lui d’un premier long-métrage dit commercial.

 

« J’ai fait surtout des documentaires pour la télévision, et j’ai fait un film sur Louise Lecavalier qui a été distribué en salle, dit-il. Quand j’étais adolescent, il y avait à l’époque une couverture de presse assez importante de la scène criminelle, avec les journaux Photo Police et Allô Police. Je m’intéressais à ça, comme beaucoup d’adolescents, et quand Donald Lavoie est devenu témoin, il y a eu plusieurs ouvrages qui ont été publiés, en plus de tout ce qu’on pouvait lire dans les journaux. Cette histoire est longtemps restée en moi, et l’idée d’en faire un film s’est imposée avec le temps. Il y avait une certaine ambigüité autour du personnage, on peut se demander s’il a fait ce qu’il a fait pour se venger de ses associés, ou s’il avait vraiment des remords. Je trouvais que ça ferait un beau personnage de cinéma », confie le réalisateur.

Raymond St-Jean raconte qu’avec Martin Girard, ils ont ressorti des articles des journaux d’époque pour bien connaître l’histoire de Donald Lavoie. « On est allé à la Bibliothèque nationale, tout est archivé sur microfilms, et en consultant tout ça, Martin m’a dit que l’histoire de ce gars-là, c’était un film! Il suffisait de suivre la ligne des événements et on avait une histoire. À partir de là, on a voulu faire une fiction et le défi pour nous était d’imaginer Donald Lavoie à partir de ce qu’on avait pour faire un bon film de fiction. » Et effectivement, le pari a été réussi.

Outre Éric Bruneau et Benoit Gouin, Sylvain Marcel défend un rôle important, celui du policier qui a convaincu Donald Lavoie de « se mettre à table », et ainsi, faire « tomber » le clan Dubois.

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