Librement inspiré de la vie de Céline Dion, le film Aline est une coproduction France-Québec coécrite et réalisée par Valérie Lemercier qui incarne le rôle-titre à tous les âges.

Le film a pris l’affiche en novembre, un an plus tard que prévu en raison de la pandémie qui avait plongé en confinement la planète entière.

Vendu dans 50 pays

La bonne nouvelle, s’il en est une, est que ce report bien involontaire a permis la projection de cette comédie dramatique lors de la 74e édition du Festival international de Cannes, le 13 juillet dernier. Cet événement mondain parmi les plus médiatisés au monde a certainement contribué au fait que le film a été vendu dans 50 pays, se réjouit la principale intéressée qui a monté les célèbres marches accompagnée de Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc Lafortune et Pascale Desrochers.

Le talent québécois

Incidemment, la distribution de ce film à gros budget (30 M$) est composée à 90 % d’acteurs québécois envers lesquels Valérie Lemercier ne tarit pas d’éloges.

«Vous ne pouvez pas imaginer comme on a adopté vos comédiens, comme on les aime, soulignait-elle en entrevue téléphonique le 27 octobre. À Cannes, Sylvain Marcel [Guy-Claude, l’alter égo de René Angélil], on l’a demandé en mariage à la sortie du film». Celle qui joue sa protégée et conjointe dit qu’«il est bouleversant de sensibilité dans le film».

La comédienne et professeur de théâtre Danielle Fichaud, qui campe le rôle de la mère d’Aline [Sylvette, le double de Maman Dion] a reçu une ovation à Cannes et lors de la grande première au Grand Rex, le 25 octobre à Paris, fait aussi valoir l’actrice-réalisatrice. «Pour ses essais à Montréal, j’étais par terre au bout de cinq secondes», affirme-t-elle dans le dossier de presse.

Valérie Lemercier tient également de bons mots à l’endroit d’Antoine Vezina (Jean-Bobin, le frère aîné d’Aline) dont le rôle a pris plus d’importance compte tenu de «la force de propositions» de l’acteur. Quant à Roc Lafortune et Pascale Desrochers, ils interprètent le père (Anglomard) et la soeur (Jeannette) d’Aline Dieu.

Au même titre qu’elle s’est bien gardée de ne pas avoir un accent trop prononcé, fort consciente qu’il n’est pas parfait, la star française salue l’effort des comédiens qui ont su alléger leur accent. «Je ne voulais pas avoir recours aux sous-titres» comme c’est souvent le cas pour les films québécois présentés en France, mentionne celle qui est doublée par la chanteuse Victoria Sio.

Émue par le couple

Fascinée par Céline Dion, Valérie Lemercier voue un très grand respect au couple que la diva québécoise a formé avec René Angélil. «Je suis très émue par ce couple», confie-t-elle. L’histoire d’amour entre Aline et Guy-Claude est d’ailleurs au coeur de son film.

Également reconnue comme humoriste, la réalisatrice qui a écrit et présenté cinq one-woman-shows, dont trois récompensés par un Molière, assure que la moquerie ne lui a jamais effleuré l’esprit. «C’est un film au premier degré et d’une grande sincérité.»

L’aspect comique de cette comédie dramatique ne tient pas de la parodie, mais réside «dans des situations, des décalages fous entre la petite fille non désirée dormant dans un tiroir et sa vie de grande star planétaire».

D’ailleurs, selon des amis proches de René Angélil, celui-ci aurait adoré le film, note la co-scénariste. «Certains m’ont appelée et dit l’avoir retrouvé, et que j’avais vraiment cerné leur rapport de couple, leur complicité.»

Un tour de force

Pour Sylvain Marcel, la réalisation de ce film qui se déroule sur une période de plus de 80 ans est un véritable tour de force, le tout débutant dans les années 1930 alors que Sylvette, la mère d’Aline, a 20 ans.

Pour faire passer les ellipses de temps, Valérie Lemercier dit s’être inspirée du film Le fabuleux destin d’Amélie Poulin puisqu’elle voyait le grand destin d’Aline comme une fable. «Ç’a été plus un modèle pour moi que les films biographiques», explique-t-elle en parlant de l’oeuvre culte de Jean-Pierre Jeunet.

L’actrice de 57 ans, qui joue Aline dès l’âge de 5 ans, a investi trois ans de travail dans cette production dont Céline Dion n’a pas souhaité lire le scénario.

«C’est mon plus gros projet en carrière, mais aussi mon tournage le plus heureux, le plus créatif et le plus amusant de tout ce que j’ai fait», termine Valérie Lemercier qui a joué dans plus de 30 films, dont 6 qu’elle a réalisés.