Né dans une famille aisée, Henri Grouès a été à la fois résistant, député, défenseur des sans-abris, révolutionnaire et iconoclaste. Des bancs de l’Assemblée Nationale aux bidonvilles de la banlieue parisienne, son engagement auprès des plus faibles lui a valu une renommée internationale. La création d’Emmaüs et le raz de marée de son inoubliable appel de l’hiver 54 ont fait de lui une icône. Pourtant, chaque jour, il a douté de son action. Ses fragilités, ses souffrances, sa vie intime à peine crédibles sont restées inconnues du grand public. Révolté par la misère et les injustices, souvent critiqué, parfois trahi, Henri Grouès, fondateur du mouvement Emmaüs qui encourage la solidarité sociale, a eu mille vies et a mené mille combats. Il a marqué l’Histoire sous le nom qu’il s’était choisi : l’abbé Pierre.

Le réalisateur et scénariste Frédéric Tellier nous parle de la genèse du projet. « Pour raconter l’histoire de ce grand homme, ce que je cherchais c’était un abbé Pierre, réaliste, concret, réel. Pas une icône. Pas une légende. Ce qui me fascine, c’est la longévité de cet homme, sa conviction intacte pendant toutes ces années. J’y vois une épopée à raconter. L’épopée d’un homme au milieu des troubles cognitifs de notre société. » C’est la rencontre avec le secrétaire particulier de l’abbé, Laurent Desmard, qui donne un accès incroyable aux souvenirs, aux histoires et aux moments inconnus de Henri Grouès.  « J’ai passé énormément de temps avec lui. Il m’a raconté des moments, des souvenirs qui ne sont pas dans la littérature officielle et qu’il n’avait, je crois, encore confiés à personne. Il m’a ouvert une malle incroyable de souvenirs, d’émotions, de complicités… Il m’a donné à voir et à comprendre l’abbé Pierre intime, son mode de fonctionnement, ses origines. » Ce que l’on récent dans le film.

Benjamin Lavernhe qui campe l’abbé Pierre dans le film se souvient dès la première lecture du scénario la complexité du personnage. « Je vois immédiatement le film multiple que Frédéric a envie de faire. Un grand film de cinéma comme une épopée, l’abbé Pierre a eu une vie totalement romanesque à chapitre, et en même temps un grand film de message et de paix capable de toucher en plein coeur la sensibilité des gens sans jamais être militant ou moralisateur. Je suis ému aussi par le point de vue de Frédéric, son angle d’attaque, son désir de parler de l’homme au-delà de l’homme d’Église. » Ému, Benjamin ajoute « Ce rôle m’a très vite concerné. C’est de l’ordre de la responsabilité. Il faut honorer la mémoire et rendre justice à ce « combattant du quotidien ». Et malgré un physique différent, on y croit. Benjamin est l’abbé Pierre.

Il est entouré de talents incroyables : Emanuelle Bercot, qui incarne Lucie Coutaz, secrétaire de l’abbé Pierre sur une période de 40 ans, de Michel Vuillermoz qui incarne l’ancien bagnard Geoges Legay, premier compagnon de Henri dans l’Émmaüs et tant d’autres. Ce drame historique nous présente un grand de l’histoire, figure importante de la lutte à la pauvreté en France et de la prise de conscience sociale de l’avidité des riches, de la xénophobie, du racisme et du manque de ressources des sans-abris.

 L’abbé Pierre – Une vie de Combat sera en salle le 22 décembre.

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