Certains d’entre nous l’on vécut. Certains l’on embrassé et adopté. D’autres l’ont simplement rejeté. Mais qu’en est-il de la contreculture ? Il serait simplet de l’associer seulement au mouvement hippie. Il s’agit d’un mouvement social beaucoup plus profond que les baby-boomers ont provoqué dans les années soixante avec son point culminant vers la fin de la décennie.

Théodore Roszak – fin 1960

 

Socialement, cette contreculture, dénomination employée pour la première fois par l’américain Théodore Roszak, nourrie par une multitude de courants contestataires proposant d’autres modes de vie que ceux que nos parents, issus de la génération silencieuse, nous inculquent. Gauche politique, socialisme, courants bohèmes, hippies ou communautaires, la contreculture se forme dans la recherche commune d’un éveil de la conscience collective par rapport à la société pour laquelle la jeunesse ne s’identifie plus. L’éveil de la conscience est alimenté par les drogues psychédéliques largement popularisées dans cette période offrant alors une « ouverture de l’esprit » tel que préconisé par le psychologue Timothy Leary, militant de l’usage de ses hallucinogènes.

 

 

 

Et la culture dans tout ça ?

Après le Rock’n Roll, les baby-boomers se tournent alors vers une tout autre forme de musique. La musique des Janis Joplin, Jimmy Hendrix, Joe Cocker et Carlos Santana avec une musique multiculturelle, multiraciale, féministe, contestataire, solidaire. Un reflet de cette société de l’amour libre.
En août 1969, une petite municipalité de l’état de New York, Bethel, qui devait au départ accueillir 50 000 visiteurs au Woodstock Music and Art Fair voit débarquer plus de 500 000 personnes malgré une météo désastreuse. Les 32 groupes et solistes se succèdent sur la mythique scène pendant 3 jours et demi. La légende de Woodstock vient de naître malgré un fiasco financier.

Des films cultes tels que Easy Rider, Le Baiser Papillon et Midnight Cowboy crèvent le grand écran pendant que le Québec n’est pas en reste avec la littérature dont le Manifeste du Refus global, Ethel et le Terroriste ou les Nègres blancs d’Amérique de Pierre Vallières.

Le mouvement hippie s’implique dans la contreculture.

Le mouvement hippie, épicentre de la contreculture, germe dans les esprits de jeunes boomers qui rejettent la société de consommation, les valeurs traditionnelles et le mode de vie de leurs parents. C’est à San Francisco, ville de Californie dont les habitants embrassent une tradition de tolérance souvent précurseur de mouvement social prônant l’émancipation des minorités et des droits civiques que le mouvement voit le jour. San Francisco est aussi le berceau du mouvement Beatnik qui a ébranlé la société américaine posant aussi les bases de la contreculture.

Les hippies, ainsi nommés selon certaines sources de par sa naissance dans le quartier Haight-Ashbury de San Francisco, que l’association de commerçants, le Haight-Ashbury Independant Property (dont l’acronyme H.I.P. signait leurs publicités), dont ils font la promotion, inquiets de la mauvaise réputation qui menace leur secteur et leur entreprises. Idéalisant une vie centrée sur la liberté, le sexe sans tabou, la musique et avec l’aide de drogues hallucinogènes, ils découvrent le psychédélisme explorant ainsi la relation entre les modifications sensorielles et les activités psychiques dans un contexte artistique, sexuel et même philosophique.
Les adeptes du mouvement se positionnent contre la guerre du Vietnam, les inégalités sociales, le racisme et remettaient en cause toute idée d’autorité et toute domination de l’un sur l’autre. Ils sont les instigateurs des plus grandes manifestations de l’époque partout dans le monde. Le code hippie est simple selon Chuck Hollander, expert en drogues pour le National Student Association, souvent cité depuis le début des années 60 pour sa perception du mouvement: « S’il existait un code hippie, on pourrait le présenter ainsi : faites ce que vous avez envie de faire, où vous le voulez et quand vous le voulez. Lâchez la société que vous avez connue. Explosez l’esprit de toutes les personnes rigides que vous rencontrez, branchez-les, sinon par la drogue, au moins par la beauté, l’amour, l’honnêteté et la rigolade ».

Une époque riche en musique

 

Cette ère de contreculture, riche en rebondissements sociaux et en musique, nous est présentée dans la musique des maintenant icones telles que John Lennon ou Jim Morrisson, ainsi qu’à travers les comédies musicales telles que Fugain, le Big Bazar et ses airs bohèmes, ainsi que Hair, présentée la première fois dans une cave de Greenwich village à New York en octobre 1967. Cette dernière élira d’ailleurs domicile à compter du 16 juin 2023 au Théâtre St-Denis à Montréal et en décembre prochain à la Salle Albert-Rousseau de QuébecHair nous propose de revivre cette époque de changement social au son de succès qui font vibrer les scènes du monde depuis plus de 50 ans grâce entre autres, aux refrains immortels de Aquarius et Let the sunshine in pour ne nommer que ceux-là. Mise en scène par Serge Denoncourt et inspirée par le flower power, la version québécoise de Hair risque de passer à l’histoire.

 

Peace and love mes frères et sœurs !

 

 

 

 

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