Andy embrasse … une nouvelle carrière !

Changer de carrière est plutôt commun de nos jours. Ce qui l’est moins, c’est de laisser derrière soi un job sécuritaire, hautement rémunérateur et combien gratifiant pour s’aventurer en territoire totalement inconnu et à la limite de la légalité.

C’est ce qu’a fait il y a quelque temps Andy Cox (pseudonyme), un bolé en sécurité informatique. Fort d’un diplôme universitaire en informatique et jouissant d’une solide réputation dans le domaine de la sécurité informatique, Andy a beaucoup voyagé : il a donné des conférences à l’étranger, a participé à une mission économique à Washington en plus d’avoir soutenu des entreprises plusieurs mois en France. Et puis un jour, l’informaticien en a eu marre de cette vie.  Il a tout balancé et après quelques expériences diverses, il embrasse une toute nouvelle carrière, et disons que le mot embrasse est plutôt pertinent : Andy devient gigolo; « escorte » préfère-t-il dire.

« J’adore le rituel de la séduction, tout comme j’adore les femmes. On a beau dire ce qu’on veut, mais la psychologie féminine est nettement différente de celle des hommes et je me plais là-dedans. Je sais les écouter, les comprendre et leur parler. Je suis vraiment dans mon monde, » explique l’escorte masculine qui est dans la fin quarantaine.

« Lorsque j’ai décidé de m’investir totalement dans cette nouvelle carrière, je me suis mis à l’entraînement, soit le conditionnement physique afin d’améliorer le cardio, ainsi qu’à la musculation, histoire d’avoir plus de tonus. J’ai aussi modifié mon alimentation. J’ai diminué les glucides et augmenté les protéines. Ainsi, chaque matin je m’enfile, un bon Milk Shake composé, entre autres, de deux œufs. Faut offrir ce qu’il y a de mieux à la clientèle », précise le Casanova montréalais qui, soit dit en passant, n’est pas peu fier également de son principal outil de travail : son pénis !

« Il fait 7.5 pouces de long et 7.5 pouces de circonférence, souligne dignement Andy qui souligne avoir déjà entendu une femme dire « WOW! » à la vue de son attribut prêt à opérer. Mais Andy ajoute : vous devez savoir que mes mains sont aussi importantes que mon pénis dans mon travail. Elles sont hyper douces et les femmes que j’ai eu le plaisir de rencontrer m’en ont toutes fait la remarque. De toute évidence, elles adoraient sentir mes mains se balader sur leur corps, » enchérit avec orgueil Andy.

Solitaire et pacifique

Ce dernier n’a eu que deux relations sérieuses dans la vie, mais ne s’est jamais marié. Il n’a pas d’enfant non plus. Plutôt du genre solitaire, il consacre ses temps libres à l’entraînement bien sûr, mais aussi à la lecture et quelques fois à des sorties dans les bars. « Surtout, là où il y a du karaoké. C’est le type d’endroit parfait pour tester mon sex-appeal », dit-il en y allant d’une anecdote comme pour apporter la preuve de ce qu’il avance.

« J’étais dans un club debout au bar avec une main accrochée par le pouce à la poche de mon pantalon. Une femme est venue se placer debout à mes côtés, sa fesse directement collée sur ma main. C’est clair qu’elle sentait ma main contre ses fesses, mais elle y est restée un bon moment tout en continuant à jaser avec ce qui semblait être son chum debout face à elle. J’ai fait comme si rien était. Je ne voulais pas mettre le trouble dans leur couple. J’ai attendu et puis après un bon moment, elle s’est retournée, m’a regardé avec un sourire en s’excusant, puis a quitté. Évidemment j’étais content de cette expérience. J’étais flatté, car j’ose croire que mon charme avait opéré… »

Parlant de « troubles » a-t-il déjà eu des ennuis avec des conjoints jaloux?

« Non jamais, et je m’arrange pour ne pas en avoir. Je fais des vérifications. Faut savoir au départ qu’un homme escorte pour la gent féminine est bien différent d’une escorte féminine pour la gent masculine. Les hommes, ce qu’ils désirent, c’est généralement la baise subito presto. Pour une femme, selon mon expérience, la baise n’est qu’un élément parmi tant d’autres. Elle veut une relation à la fois mentale et physique. C’est nettement plus complexe avec une femme. C’est plus profond; c’est davantage une affaire d’interaction. C’est pour cela d’ailleurs qu’il faut plusieurs échanges par téléphone ou par courriel afin d’avoir une certaine affinité et de fixer au final un rendez-vous. Elles doivent se sentir totalement en confiance, car si vous saviez le genre de demandes qui me sont faites! »

Tout pour plaire

Andy donnera en exemples cette femme fin vingtaine, peut-être début trentaine, qui voulait être transigée. « Être pimpée, c’était son fantasme. Elle voulait me payer pour que je lui organise une baise avec un inconnu qui la payerait pour ça et ensuite elle me verserait la totalité de ce qu’on lui aurait donné. Elle disait vouloir se sentir pute ! Il n’y a pas eu de suite à ça et son fantasme, elle l’a peut-être réalisé en pensée puisque je lui ai raconté comment je procéderais. »

Parmi les autres exemples de requêtes inhabituelles, M. Cox parlera d’une femme à l’âge incertain qui souhaite vivre des expériences de soumission. « Nous avons échangé trois fois jusqu’ici et il n’y a rien d’anormal à ça. Il faut souvent un temps de réflexion afin de bien mûrir le projet. Vouloir vivre une expérience et être prête à la vivre c’est différent. L’important, c’est de bien la comprendre et de ne pas la bousculer. C’est comme ça avec toutes les clientes. »

Si certains cas sont bizarres, d’autres sont plutôt tristes. Comme cet homme d’âge mûr incapable d’avoir une érection, et ce, depuis une dizaine d’années. Par amour pour sa femme disait-il, le monsieur désirait lui offrir une relation sexuelle conventionnelle qui serait sans lendemain.

« Nous nous sommes entendus, sauf qu’une urgence familiale les a obligés à partir à l’étranger et a fait que nous avons dû à remettre le projet à plus tard. Je suis également en discussion avec deux autres clientes éventuelles, des femmes d’affaires prospères dans les deux cas. L’une d’elles habitent Toronto et doit venir régulièrement à Montréal. Elle aimerait profiter de son passage ici pour s’envoyer en l’air. Avec elle, c’est on ne peut plus clair. Une baise et puis merci bonsoir! C’est rare, mais ça arrive. Et puis il y a cette Américaine (Pennsylvanie) qui me demande de séjourner chez elle à temps plein. Ici, il s’agit d’une escorte dans la plus pure définition du terme. Homme de compagnie, accompagnateur lors d’événements et de soirées mondaines et baiseur, car elle m’a clairement dit manquer de sexe. Tout y passerait, sauf que nous devons régler une histoire de papiers compliquée, mais c’est en cours, » précise Andy.

« J’aimerais aussi mentionner cette cliente, dans la cinquantaine, qui part de Québec expressément pour mes services. Elle a vécu une rupture difficile, son mari l’ayant laissée pour partir avec sa meilleure amie. Elle m’a dit ne pas avoir eu d’orgasme depuis plus de six ans. Je vous le dis qu’avec elle, j’ai dû marcher droit. Elle était très directive. Elle savait ce qu’elle voulait et comment elle le voulait.  Et encore ici, ce n’était pas qu’une baise. Nous sommes sortis au restaurant, nous nous sommes baignés à la piscine et nous avons longuement discuté. Une session de six heures qu’elle dit avoir très appréciée. »

Payant ou pas?

La clientèle d’Andy n’est que féminine. Il dira ne rien avoir contre les gais, mais ce n’est pas dans son créneau. Sa clientèle se compose exclusivement de femmes dont l’âge varie entre 40 et 60 quelques années. Une clientèle généralement en moyen, mais que le monsieur escorte refuse de profiter. « Mon tarif est actuellement de 125 $ l’heure quoiqu’il soit possible d’être en forfait. La dame qui est venue de Québec par exemple, n’a déboursé que 350 $ pour un bloc de six heures alors que généralement, je demanderais 400 $ pour une session de trois heures, » souligne Andy.

A-t-il fait ça par sympathie et si ça se trouve pourrait-il tomber en amour avec une cliente?

« Oui, j’ai fait ce tarif par gentillesse, mais faut savoir que les affaires ont été passablement difficiles ces dernières années en raison de la pandémie. Alors faut bien repartir la machine! Et pour ce qui est de tomber en amour, ou avoir un sentiment particulier pour une cliente, je mentirais en affirmant que ça n’arrivera pas. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve, mais je sais que si cela arrive, ce ne sera pas une bonne chose, car ça va changer mon comportement et cela risquerait d’affecter mon pouvoir de séduction. Il faut faire preuve d’indépendance. Être attentionné oui, mais faut pas donner l’impression d’être un bien bon gars, les clientes n’aimeraient pas et se lasseraient de ma présence. »

En terminant, pourquoi avoir choisi le nom d’Andy Cox?

C’est fort simple. En ajoutant un h au début de Andy, ça fait Handy qui signifie en français, utile, maniable, à portée de main. Quant au nom Cox, eh bien, je trouve que cela a une connotation sexuelle.

L’adresse du site web d’Andy Cox est : mainsdouces8.wixsite.com

Voyez l’article original du magazine: