Diane Lamarre : le visage humain de la science

Au plus fort de la pandémie de la COVID-19, on pouvait la voir et l’entendre jusqu’à cinq fois par jour sur les ondes du réseau TVA. Diane Lamarre, c’est cette pharmacienne de profession qui a permis, avec d’autres, de mieux faire comprendre au public ce terrible virus qui secoue encore la planète.

« Je n’ai jamais été découragée par l’ampleur de cette pandémie, même au plus fort de la crise. Il était inutile de s’accrocher au négatif, alors qu’il y avait tellement de choses à faire pour informer et aider les gens,  » souligne cette vulgarisatrice hors pair. Pas facile quand même d’avoir à commenter, pendant tous ces mois, de sombres statistiques liées à la COVID-19, particulièrement dans les CHSLD du Québec lors de la première vague de la pandémie. « Les gens m’ont beaucoup écrit. Grâce à eux, j’ai pu décrire ce qui se passait sur le terrain et faire des analyses qui ont été entendues par les décideurs » .

Qui est-elle?

Mais qui est donc cette femme élégante et distinguée que bien peu de gens connaissaient au petit écran avant la pandémie, et ce, malgré ses nombreuses implications, tant au niveau scientifique que politique?

« Aussi loin que je puisse retourner en arrière, j’ai toujours voulu aider, écouter et partager des connaissances en santé. Ce sont ces trois piliers forts qui ont guidé mon action dans la communauté,»  commence-t-elle par dire. Pharmacienne et détentrice d’une maîtrise en pharmacie, Diane Lamarre est aussi professeure titulaire de clinique à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Elle est reconnue pour sa préoccupation des patients et son souci de mieux les aider.

En plus de la recherche et de l’enseignement au niveau universitaire, notamment sur les soins pharmaceutiques, elle a initié des projets de recherche sur de nouvelles façons de collaborer et d’organiser les soins.  Elle a été désignée pour mettre sur pied un programme de stages cliniques en milieu communautaire à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Engagée dans le monde humanitaire, elle a accompli plus d’une trentaine de missions dans plusieurs coins du monde. Ce qui l’a amenée, de 2007 à 2014, à occuper la présidence de Pharmaciens Sans Frontières-Canada. Elle a contribué au rayonnement du système professionnel québécois par de nombreuses implications et conférences internationales. Pendant sa présidence à l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) de 2009 à 2014, elle a aussi été vice-présidente-Amérique des Ordres de pharmaciens francophones.

Grande communicatrice, Diane Lamarre s’est fait un point d’honneur de bien renseigner la population sur les sujets liés à la santé. Au total, plus de 1 000 interventions à des émissions sur plusieurs réseaux. Un long parcours médiatique qui l’a amenée, il y a quelques années, sur les ondes du réseau TVA.

Ce parcours impressionnant lui a permis de recevoir tous les honneurs qu’une femme de cette envergure mérite. Elle a reçu plusieurs prix de la Faculté de pharmacie pour l’excellence de son enseignement. En 2002, elle recevait le Prix d’excellence de l’Université de Montréal dans la catégorie  «  Chargée d’enseignement», en 2010 un Doctorat honoris causa de l’Université Laval pour son engagement au déploiement des soins pharmaceutiques ici et ailleurs dans le monde. En 2019, elle recevait le Prix du Conseil interprofessionnel du Québec, première pharmacienne en 30 ans à recevoir ce prix, sans compter toutes les autres distinctions reçues au fil des ans.

Les téléspectateurs du réseau TVA ont appris à connaître Diane Lamarre avec le début de la pandémie de COVID-19.

Son parcours ne s’arrête pas là. Pendant sa présidence de l’Ordre des pharmaciens du Québec, elle fait adopter à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec, en décembre 2011, une loi connue sous le nom de la Loi 41 pour favoriser de nouvelles contributions des pharmaciens. C’est cette nouvelle loi qui permet aujourd’hui aux pharmaciens du Québec de prolonger les ordonnances, de prescrire des médicaments pour des conditions mineures et d’ajuster les doses de médicaments. Moins de trois ans après son entrée en vigueur, plus de deux millions de nouveaux actes avaient été accomplis par les pharmaciens du Québec pour désengorger le système de santé. Pendant sa présidence, elle a aussi travaillé aux règles de gouvernance de l’Ordre des pharmaciens et a été appelée à contribuer à la gouvernance au sein du Conseil interprofessionnel du Québec. Elle agira ensuite comme mentor pour de nouveaux élus du système professionnel.

Sur le plan politique, en 2014, elle est élue députée de la circonscription de Taillon pour le compte du Parti québécois. Elle est nommée porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, d’accessibilité aux soins et de soutien à domicile ainsi que pour la Régie d’assurance médicament du Québec (RAMQ). L’accès aux soins de santé a toujours été l’une de ses priorités parce qu’elle entend et écoute les difficultés des gens à se frayer un chemin dans ce réseau. Elle a été présidente de la Commission Démocratie et paix à l’Assemblée nationale et a été observatrice internationale des élections au Mexique en 2018. « Sans justice sociale, il n’y a pas de paix sociale, » dit-elle.  « J’ai aimé cette expérience en politique. Je ressentais un devoir de prendre la parole au nom des citoyens pour transporter leur message au niveau des décisions du gouvernement, pour appliquer des solutions, car elles existent, afin de prendre soin adéquatement des Québécoises et des Québécois. Il fallait décloisonner les professions et je suis heureuse qu’aujourd’hui, tous s’entendent pour en faire une priorité. Modestement, je crois y avoir contribué. »

Une femme comme tout le monde

« Chaque jour, je rencontre des gens sur la rue. Certains me disent merci, d’autres sont reconnaissants pour la façon dont je tente d’expliquer les choses, c’est-à-dire à la fois de la façon la plus rigoureuse et la plus claire possible.  Les gens me disent que, même lorsque les nouvelles n’étaient pas bonnes en pandémie, ils me trouvaient rassurante et cela donne une dimension de plus à mon travail de penser qu’ils me savaient proche d’eux en ces moments déroutants alors que plusieurs les ont traversés seuls.»

Quand elle n’est pas en ondes, lors de ses nombreuses interventions médiatiques, Diane Lamarre consacre son temps à sa famille. Mère de trois enfants, deux garçons et une fille, elle est aussi grand-mère trois fois; trois petites-filles qui n’hésitent pas à lui réclamer quelques fleurs chaque fois qu’elles lui rendent visite.

Oui, malgré un horaire chargé, Diane Lamarre aime l’horticulture. « Je peux passer des heures dans mon jardin, à ne penser à rien, juste la culture de mes plantes. C’est un exutoire incroyable. J’aime aussi la natation, la lecture et beaucoup la voile avec mon conjoint de toujours. Un autre de mes grands plaisirs est de réunir ma famille ou mes amis autour d’un repas que j’ai cuisiné. Souvent je m’arrête pour apprécier le bonheur de ces moments simples. »

« Je ne ressens pas le besoin de ralentir. Bien sûr, peut-être prendre un peu plus de vacances éventuellement, mais j’ai encore le goût d’être utile dans ce que je fais. Le lien de confiance tissé avec le public, depuis ces quelques années, ça demeure quelque chose de précieux. Je ne me considère pas du tout comme une vedette, mais comme une simple professionnelle de la santé à l’écoute des autres et quelqu’un qui veut accompagner les gens vers la vérité. »

Diane Lamarre au Salon des aînés en septembre

Malgré ses nombreuses occupations professionnelles, Diane Lamarre sera du Salon des aînés, le 17 septembre prochain, au Quartier 50+ de Saint-Jérôme. Elle sera parmi les conférenciers invités en compagnie de Michel Forget et Louise Latraverse notamment.

«Ce sera une occasion pour moi de partager ma lecture de ce que les pharmaciens peuvent faire pour les aînés. Je répondrai aussi, avec le plus grand plaisir, à toutes leurs questions», dit-elle.

Au cours de cette conférence, Diane Lamarre abordera l’importance des soins pharmaceutiques et du partenariat patient-pharmacien/médecin-pharmacien, la collaboration interprofessionnelle avec les infirmières, les infirmières praticiennes spécialisées, les optométristes, les psychologues et autres, l’accessibilité aux soins, la gestion des ordonnances médicales, l’accès aux résultats des tests médicaux et au dossier du patient, l’ajustement de la médication lors de l’apparition d’effets secondaires et le traitement de plusieurs conditions mineures par les pharmaciens. Elle traitera enfin des préoccupations les plus courantes qui lui sont adressées.

Sa conférence est prévue sur le coup de 10 heures. CLIQUEZ POUR PLUS D’INFOS 

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