Janvier 2020 : la vie d’Alain Choquette bascule. Seul à son appartement, il est victime d’une crise cardiaque. C’est sa conjointe qui le retrouve au sol et appelle aussitôt les secours. Pourtant, rien ne prédisposait l’artiste à un tel malaise.
Car, il faut bien le préciser, Alain Choquette et le sport sont indissociables depuis sa jeunesse dans son Sainte-Adèle (Laurentides) natal.
« Nos parents n’étaient pas inquiets de nous voir traîner dans les rues, parce qu’on était dans le parc au centre de la ville et on faisait du sport. On y jouait au tennis, baseball, football, golf et bien d’autres sports. Ça a fait de nous des gens très sportifs qui le sont demeurés encore aujourd’hui, » de dire Alain Choquette qui a remporté des médailles aux Jeux du Québec en athlétisme et au tennis.
Il a également participé à quelques matchs dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, en 1979, avec les Draveurs de Trois-Rivières, alors dirigés par Michel Bergeron. Et aujourd’hui encore, Alain Choquette accorde la plus grande importance à sa condition physique avec des entraînements quotidiens adaptés à la réalité actuelle. Il a délaissé le vélo qu’il pratiquait sur une base régulière, après un accident à Lyon en 2015 qui a occasionné des fractures aux deux bras.
Une pandémie salutaire
Par ailleurs, de son propre aveu, les problèmes cardiaques sont bel et bien derrière lui. « Ça va très bien… » dit-il, quand on lui pose la question. « La pandémie a bien tombé pour moi. J’ai profité d’une convalescence pour me remettre à neuf. On ne peut pas aller mieux. Au moment du malaise, j’étais sportif et je mangeais bien. C’est un problème génétique qui en a été la cause. Aujourd’hui, tout est sous contrôle. Ça m’a rajeuni de 10 ans. »
« Je suis très attaché »
Dans un autre ordre d’idée, s’il a quitté Sainte-Adèle il y a quelques décennies déjà, les attaches sont toujours bien présentes.
« Ma famille est là et je suis très attaché à cette ville, » dit-il. Il y est retourné récemment quand on a souligné les 50 ans du Cinéma Pine où il a présenté ses premiers spectacles « Je suis parti à 25 ans, quand j’ai commencé à travailler avec Jean-Pierre Coallier à l’émission Ad Lib une fois par semaine. Le fait d’être à la télévision ça a beaucoup augmenté la demande au niveau des événementiels. Jusqu’à ce qu’un producteur s’intéresse à moi et qu’on produise un show. »
Trois moments marquants de sa carrière
Par ailleurs, quand on demande à Alain de cibler ce qu’il considère comme des faits marquants de sa formidable carrière, il en choisit trois en particulier.
D’abord : « Mon premier rêve de petit gars était d’être magicien et de faire carrière à Las Vegas. Il n’y avait pas encore de francophone qui avait eu son spectacle sur la strip. J’ai réussi à aller au Caesars Palace et au Paris à Las Vegas de 1995 à 1999. C’en est un dont je suis très fier. »
Puis : « La série de spectacles Fascination à la fermeture du Forum de Montréal. On avait accueilli 101 000 spectateurs en une semaine. Étant un joueur de hockey et un fan du Canadien, de me retrouver là, c’était fantastique. Aujourd’hui, de faire le Centre Bell, c’est assez fréquent, mais à l’époque faire le Forum, à la grandeur du Forum (aucune section fermée), c’est quelque chose qui m’a beaucoup touché. »
Finalement : « Aller faire un contrat de quatre mois (en France) qui s’est transformé en un contrat de quatre ans, je suis très fier de cela aussi. »
Partager les connaissances
C’est aussi sans compter que pas moins de cinq numéros d’Alain Choquette ont été repris par le réputé magicien David Copperfield. « Quand le plus connu au monde s’intéresse à de nos numéros, ça fait du bien à l’égo, » confie-t-il.
D’ailleurs, Alain Choquette accorde une attention particulière à ce qui est convenu d’appeler la confrérie des magiciens. Il a d’ailleurs été conférencier invité à un séminaire regroupant 150 magiciens à Lyon.
« Je suis toujours heureux de partager les connaissances que j’ai apprises au fil du temps et d’en faire profiter d’autres, » souligne-t-il. « Au Québec, on a une façon très à nous de créer des spectacles. On est très créatif et je suis heureux de partager ça ».
Alain Choquette présente La mémoire du temps
Se produisant actuellement en France, Alain viendra passer la période des fêtes au Québec pour présenter son spectacle La mémoire du temps des fêtes, avant de reprendre la tournée La mémoire du temps en janvier qui se veut, après 35 ans de carrière, la dernière occasion de le voir en action (en tournée, puisque l’artiste continuera de présenter différents types de prestation).
Ça passe vite
« La mémoire du temps, je l’ai écrit il y a trois ans. J’approchais la soixantaine et est venu la prise conscience que le temps passe vraiment vite. J’ai écrit des tableaux qui ont rapport au temps, le passé, le présent et le futur avec (entre autres) un jeune enfant et un couple âgé. Il y a (notamment) un numéro où on relie le passé, le présent et le futur. La musique est choisie en conséquence. On rit beaucoup. C’est très interactif. »
« Après toutes ces années, les gens me trouvent drôle. Je l’ai toujours été. Ce côté drôle est amplifié quand on arrive dans un moment d’émotion. Mais si on est tout le temps dans l’émotion, à un moment donné ça use. Ce qui est le fun avec la magie, c’est qu’on peut aller dans le rythme, dans la nostalgie, dans le mystère, la surprise, la réflexion et la poésie. On peut toucher différentes gammes. Pour un dernier show, je suis vraiment content. Que vous soyez grands-parents ou un jeune, tout le monde y trouve son compte. Le spectacle a vraiment été conçu pour toute la famille. »
« D’ailleurs, précise le magicien québécois de renommée mondiale, dans le temps des fêtes, il n’y a pas des tonnes des spectacles québécois-maison où tout le monde y trouve son compte. C’est une belle occasion d’initier les jeunes à fréquenter les salles de spectacles et de sortir avec les parents ou les grands-parents. »
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