Elle ne mesure que 4 pieds et 2 pouces, mais elle dégage toute l’énergie de l’Univers. Son nom : Sylvie Renaud, auteure du roman

  Un endroit porte-bonheur.

Elle a mis un peu plus d’un an et demi à écrire ce roman, une histoire empreinte de mystère où les personnages parviennent à garder les lecteurs captifs jusqu’à la dernière page.

Là s’arrêtent les présentations pour cette femme qui s’est battue bec et ongles pour faire sa place pour ceux qu’on appelle les «petites personnes». Il a fallu quelques années avant que l’on diagnostique chez elle le syndrome de Morquio. Ce syndrome est à caractère autosomique récessif, ce qui signifie que les parents, en santé, ignorent qu’ils en sont porteurs et qu’ils transmettent tous deux le gène récessif courant à leurs enfants. Elle est passée par toute la gamme des opérations (hanches, genoux, etc.). « Pour nous, les petites personnes, la souffrance fait partie de notre vie. J’ai appris à vivre avec ça », souligne Mme Renaud.

 

 

 

Sylvie Renaud est maintenant âgée de 61 ans. Issue d’une famille de trois enfants, dont sa jeune sœur, elle aussi atteinte du syndrome de Morquio. Sylvie Renaud n’a jamais été surprotégée à la maison. « Mon père nous disait toujours : Je ne t’attends pas. Si tu veux suivre, prend les devants. »

 

 

 

Contrairement à bien d’autres personnes atteintes par ce syndrome, Mme Renaud estime qu’elle n’a pas eu à subir les risées de ses collègues d’école. « J’étais très bonne à l’école. De fait, j’ai été valorisée et, souvent, c’est moi qui aidais les autres. J’étais aussi la confidente de tout le monde. » Malgré tout, pas de prince charmant et de bal somptueux pour cette jeune finissante. « Mon handicap m’a appris à forger mon caractère. J’ai toujours fait mon chemin malgré les obstacles. Tout est dans l’attitude. »

Sylvie Renaud a d’abord grandi à Saint-Élie d’Orford avant de déménager avec sa famille à Bishopton, dans les Cantons-de-l’Est. Par la suite, elle complète un baccalauréat en information scolaire et professionnelle et une maîtrise en Éducation, chaque fois à l’Université de Sherbrooke. Elle occupera ensuite divers postes, principalement dans le monde des télécommunications.

Elle est devenue membre de l’Association québécoise des personnes de petite taille à compter de 1987, puis présidente de 1989 à 1994. « Chez moi, tout est à ma portée : la voiture a été adaptée, de même que les espaces dans la cuisine et la salle de bain. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour tous les membres de l’association d’où, entre autres, existence. Notre mission est de défendre les droits des gens de petite taille. »

 

Livre

Ce sont les conseils répétés de ses collègues de travail qui ont amené Mme Renaud à se lancer dans le monde de l’écriture. « T’as une belle plume, lance-toi. J’ai mis un an et demi pour écrire ce livre. Au départ, je n’avais aucune idée. Pas évident de trouver des personnages et de forger des dialogues. Heureusement, je n’ai jamais connu l’angoisse de la page blanche. L’écriture, c’est une discipline quotidienne. Il faut chercher l’inspiration chaque jour. »

L’intrigue se déroule dans un village appelé Sainte-Brigide-de-Blessington, un village inventé de toute pièce, tout comme les personnages de ce roman. Le personnage principal, Frédérique Dorcy, hérite d’un cottage de sa tante Adélie. Les événements se précipitent alors…

Il n’y aura pas de suite à ce premier roman de 392 pages pour l’instant. « S’il y en a un deuxième, ce sera une toute nouvelle aventure », assure l’écrivaine. « C’est dur de laisser partir ses personnages. À un certain moment, ils nous hantent et font partie de nos vies. »

Empreint de mystère, ce premier roman réserve bien des surprises aux lecteurs de cette œuvre parue en 2021. « Pour moi, c’est une histoire de feel good et je n’en dis pas plus. » L’écrivaine conseille aux futurs écrivains de participer à un ou deux ateliers de création littéraire. « Gardez-vous ensuite un temps d’écriture chaque jour », insiste-t-elle.

 

 

 

 

 

Avenir

Sylvie Renaud se dit fière du chemin parcouru. « Je pense que je suis là où je devais être. J’ai fait beaucoup de voyages et je ne me suis privée de rien. Après 26 ans de mariage, je suis toujours en amour avec mon conjoint Marc-André, du haut de ses 4 pieds et 9 pouces, que j’ai rencontré par hasard lors d’une réunion de l’association. On a de beaux projets pour l’avenir. Si j’ai un seul regret, c’est celui de ne pas avoir eu d’enfants, mais c’est un choix assumé », dit-elle. Et pourquoi pas un deuxième roman d’ici quelques années? Son cœur navigue au rythme de ses inspirations. L’avenir nous le dira…

 

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