« J’espère être intéressante et que ça va résonner dans le cœur et la tête des gens »

Il n’est jamais trop tard pour mettre sur pied un projet, pour se lancer dans une aventure pour se faire plaisir et faire plaisir au public. C’est ce qu’a sans doute pensé Louise Latraverse, lorsqu’elle a décidé d’annoncer qu’elle présentera un spectacle titré « L’amour crisse ».

Photo Jean-Charles Labarre

« Je suis une femme qui va avoir 83 ans, j’arrive sur scène en forme, j’ai vécu toutes sortes d’affaires, et je vais échanger avec les autres, parce que je me suis ennuyée du monde. C’est pour ça que je vais faire un show, pour aller voir les gens et leur demander comment ils vont! Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’être humain. Je vais aller voir le monde, dans mon beau pays, le Québec, en espérant que le monde aura envie de venir aussi. On devrait passer un bon moment ensemble, parce que c’est communicatif, l’amour et le goût d’être ensemble. Normalement, ça devrait bien marcher, et si je suis plate, j’espère qu’ils vont me dire : « Allez, enchaîne! » Je vais leur donner la permission », dit-elle en éclatant de rire.

Louise va notamment construire son spectacle dans ce qu’elle a vécu, ses rencontres marquantes (Janis Joplin, Elizabeth Taylor, etc), notamment lorsqu’elle vivait à New York, et on s’attend bien sûr à de nombreuses anecdotes.

« Mais attention, il ne faut pas que les gens s’attendent à venir voir une humoriste qui fait des jokes, lance-t-elle. C’est pas ça, mon affaire. J’ai de l’humour, j’aime l’humour, mais je veux surtout échanger avec le monde. On vit tous les mêmes affaires dans la vie, on est tous des être humains pareils, ce sont seulement les circonstances qui sont différentes dans la vie. C’est tout. Je suis une actrice, mais chez nous, dans ma cuisine, je suis comme n’importe qui dans sa cuisine, c’est mon métier qui sort de l’ordinaire. On travaille, on couche avec nos textes, après on se lève avec nos textes, et on mange avec nos textes! On a des vies bien plates, les actrices! dit-elle en riant. Je vois des gens qui font des émissions tous les jours, laissez-moi vous dire que ce sont des vies d’une discipline incroyable, il n’y a  pas de gros party là. »

Elle a toujours dit non à une biographie

Pourquoi a-t-elle toujours refusé d’écrire sa biographie, ou travailler avec quelqu’un  pour que ses souvenirs soient accessibles à tous? Simplement parce que l’exercice lui semblait fastidieux. « Souvent, je trouve qu’il y a des détails dans les biographies, et c’est vite ennuyeux », dit-elle, bien que certains ouvrage trouvent grâce à ses yeux. « Je suis en train de lire une courte biographie d’Antonin Artaud qui écrit sur Van Gogh. C’est tout court, c’est tellement bien écrit, c’est tellement beau, que je reste sur chaque page et je relis et relis encore. Il parle de cet homme-là – évidemment, avec Artaud, on est dans les grands écrivains de notre siècle –, c’est un chef d’œuvre. Il ne parle pas de dates et de toutes sortes d’affaires, c’est tout simple. On aimerait tous pouvoir être simples et dire des choses intéressantes, voilà le but de ce que je veux faire, et j’espère que je serai intéressante, et que ça va résonner dans le cœur et la tête des gens. On veut être touchés, c’est ce qui m’intéresse dans l’art, que ce soit un spectacle sur scène ou une pièce de théâtre, je veux être touchée. C’est ça un artiste, c’est cette sensibilité-là exacerbée », dit-elle.

Quant à savoir s’il faut s’attendre à voir et à entendre Louise pousser la note au cours de ce spectacle, elle répond : « Ah ça, je ne le sais pas. Ça va être très simple, on ne va pas se promener avec un orchestre parce que je ne suis pas une chanteuse. Je laisse ça à Fernand Rainville, c’est lui qui va décider ça. C’est ce qui est merveilleux d’avoir un metteur en scène, il voit des choses que je ne vois peut-être pas, ou dont je ne vois pas l’utilité. J’ai entièrement confiance en lui, s’il pense que quelque chose pourrait être bon, je vais le faire, je vais l’écouter. Tout l’aspect visuel et tout ce qui va se passer sur scène, ça lui appartient, il est en train de construire dans sa tête comment ça va se faire. Il n’y avait rien d’écrit (pour ce spectacle), je suis en train de l’écrire et de le construire », dit-elle.

Un engouement pour voir Louise sur scène

Les réactions n’ont pas tardé dans l’entourage de Louise, elle confie que ses amis ont trouvé que c’était une bonne idée. « Vas-y, ça va être bon, m’ont-ils dit. Tu as vécu tellement d’affaires, tu as plein de choses à raconter. Nous autres, on les connait toutes, mais eux autres, ils ne les connaissent pas! » raconte-t-elle en riant.

Plus d’une vingtaine de représentations sont à son agenda, d’ici juin 2024, des supplémentaires ayant été ajoutées à la fin mai. Et il y en aura sans doute d’autres. La sympathique et dynamique Louise, qui n’a jamais eu la langue dans sa poche, aura un emploi du temps chargé.

« On ne sait pas rien de ce que la vie nous réserve, mais ça ne nous empêche pas de faire des projets. Le fait de faire un métier qu’on aime, ça garde jeune, ça! » Louise Latraverse amorcera sa tournée de spectacles le 17 septembre prochain.

 

 

Pour plus de détails, consultez le site productionsmartinleclerc.com

 

 

Louise, en quelques mots… Louise Latraverse est âgée de 19 ans lorsqu’elle fait ses débuts à la radio, elle anime l’émission du matin à CKVL aux côtés du comédien Jean Coutu. L’année suivante, la comédienne fait ses débuts à la télévision, dans le téléroman La côte de sable, la première fiction d’une longue série. Parmi ceux-ci, notons Les Berger, Chère Isabelle, Grand-papa, Chez Denise, Poivre et sel, Le retour, La promesse, et plus récemment, Les Simone et Nous. Elle a aussi tourné dans une quinzaine de films et joué dans une vingtaine de pièces de théâtre, sans oublier qu’elle a été également metteure en scène, directrice artistique, chroniqueuse, animatrice, et peintre, en plus de signer des chroniques dans La Presse. Bref, une carrière riche et diversifiée pour cette femme qui n’a pas la langue dans sa poche, qui a lancé en décembre 2021 ses deux mots devenus célèbres, « L’amour, crisse! », lorsque France Beaudoin lui a demandé de quoi la Covid ne viendrait pas à bout!

 

 


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