La danse ne mène pas nécessairement au métier d’effeuilleuse, mais Galadriel Caresse peut témoigner que la chose est tout à fait possible. L’artiste se produit régulièrement dans certains bars de Montréal depuis cinq ans et, de son propre aveu, s’exprime pleinement dans  le domaine de l’effeuillage « très théâtral ».

 

 Exprimer sa personnalité

« J’ai une formation en danse, mais j’avais arrêté de danser autour de la mi-vingtaine. Je me suis rendu compte à l’aube de la quarantaine que c’est quelque chose qui me manquait énormément » souligne-t-elle, en entrevue avec le magazine Rebel, avant d’enchaîner que, par contre, « je voulais me détacher de tout ce qui était la danse (dans le sens classique). J’ai choisi le burlesque et ça a été immédiatement un beau coup de cœur ».

Notons ici que, pour Galadriel Caresse, la liberté et la créativité y font pour beaucoup dans ses préférences.

« Dans plusieurs formes de danse, on se retrouve à reproduire une chorégraphie et il faut que tout soit exact. Alors qu’avec le burlesque, il y a vraiment beaucoup de place pour exprimer sa personnalité ».

C’est aussi sans compter que l’interaction avec le public y fait particulièrement dans la prestation.

« Chaque performance peut être unique, parce que très influencée par les réactions de la foule. C’est un type de rapport qui est très enrichissant. Plus le public réagit et plus on a vraiment envie de tout donner sur scène ».

Valorisant, mais exigeant

À n’en pas douter, la passion motive au plus haut point Galadriel Caresse, même si le domaine a aussi ses exigences.

« C’est une forme d’art qui célèbre vraiment tous les types de corps et la célébration de la sensualité. Ça permet d’explorer, d’aller plus loin et d’ajouter une grosse dose de glam (glamour). C’est vraiment une chose avec laquelle je suis très bien ».

En contrepartie, « c’est un métier qui est exigeant, parce que ça demande énormément de travail physique. Il y a la performance sur scène, mais il y a également un gros travail de préparation. Du travail sur les costumes. Du travail sur les chorégraphies. Les déplacements, les répétitions, les soirées qui finissent très tard. C’est une vocation. On accepte les sacrifices et on le fait de bonne guerre, parce que, sur le plan individuel, ça rapporte beaucoup ».

 

En effet, pour quiconque a un cœur d’artiste c’est la qualité du spectacle et la satisfaction du spectateur qui priment. Galadriel dira d’ailleurs : « Il y a une phrase répandue dans le milieu (qui veut qu’) on dépense des milliers de dollars pour gagner des centaines de dollars, dit-elle. Par contre, on réussit à faire des miracles avec très peu. On réussit à faire des costumes attrayants qui paraissent très bien sur scène mais qui ne coûtent pas trop cher ».

Très peu surpris…

Soulignons, par ailleurs, que ses proches ne voient pas son choix d’un mauvais œil.  « Quand ils ont appris que je m’étais lancée là-dedans, les gens (de son entourage) étaient très peu surpris. J’ai la chance d’être très bien soutenue par les gens autour de moi. Ils sont toujours enchantés de voir ce que je fais. Ce sont mes plus grands cheerleaders ». Quant à savoir pendant combien d’années encore Galadriel Caresse se produira sur scène, tout dépendra surtout, à ses yeux, de la forme physique. « Je vais continuer à performer aussi fréquemment que la vie me le permettra. Ce qui est formidable, c’est que contrairement à d’autres formes de danse, dans notre domaine, il n’y pas de date de péremption. Dans la mesure où la forme physique me permettra de continuer à performer (considérant, entre autres, que les soirées sont longues et « qu’on fait ça généralement en talons hauts ») je vais le faire ».

Sortir du quotidien

En outre, Galadriel Caresse pourra également continuer à enseigner son art, comme elle le fait déjà actuellement à raison d’un ou deux soirs par semaine.

Vous êtes curieux de savoir qui suit ses cours ? « Des gens qui ont envie de se lancer dans le burlesque, de monter sur scène et de faire un numéro. Ou bien des gens qui ont envie de faire une activité. Plusieurs personnes pour qui ça leur permet de travailler sur la confiance en eux. (Surtout) des groupes extrêmement hétéroclites, mais vraiment réunis par l’idée de faire quelque chose de différent qui les sort de leur quotidien » note-t-elle.

Informations: Suivez Galadriel sur Facebook

 

Toujours très vivant Haut en couleur, des costumes nombreux et affriolants, beaucoup de musique et de chansons, de l’humour et de l’érotisme; voilà qui définirait rapidement ce que sont les spectacles burlesques. Cette forme d’art trouve ses origines en France vers la fin des années 1800. Elle s’est expatriée en Amérique, principalement à Montréal, autour de 1920, soit à l’époque où les cabarets faisaient la réputation de la « ville ouverte » et de son red light ! Montréal était la destination par excellence pour qui voulait se divertir. Lily St-Cyr, dont la particularité était de s’habiller plutôt que de se déshabiller, aura marqué le burlesque montréalais à tel point qu’on l’a surnommée la Reine de Montréal dans les années 40. Ses luttes épiques contre le Clergé sont passées à l’histoire ! Puis, au début des années 60, le burlesque disparaît peu à peu pour être, dix ans plus tard, à peu près absent de toutes les marquises de Montréal. Mais voilà que depuis quelques années cette forme d’art reprend du service. Montréal a même son festival burlesque. De plus, on compte à l’heure actuelle près d’une vingtaine de salles de spectacles où il est possible de voir des artistes burlesques. Parmi ces artistes qui font renaître le burlesque, il y a Galadriel Caresse (nom de scène), une artiste dynamique originaire d’Aylmer (Gatineau), mais Montréalaise depuis une vingtaine d’années. Diplômée en sociologie et aujourd’hui rédactrice et traductrice pour diverses publications, Galadriel se donne en spectacle à raison d’une ou deux fins de semaine par mois.

Voyez l’article original du magazine: