Qu’on soit climatosceptique ou non, force est d’admettre que tous les événements survenus, seulement cette année, sont pour le moins inquiétants. Feux de forêt, inondations, tornades, pluies diluviennes, chaleurs intenses, pannes d’électricité, on y a goûté, et tout laisse croire que les choses ne s’amélioreront pas.

« Samedi le 26 août dernier, par exemple, plus d’un million d’abonnés d’Hydro Québec ont été privés d’électricité. Une panne locale, comme on a eu aussi des événements d’inondations et de tornades localisés, et des épisodes de pluie qui ont contribué à ruiner des récoltes. Dans d’autres parties du pays, il y a eu des sécheresses comme il n’y en a jamais eu, et c’est sans compter tous les autres  événements qui peuvent survenir. Tout ça fait en sorte qu’être un citoyen autonome est important. Malheureusement, la plupart des gens n’ont pas beaucoup d’autonomie », confie Benoit, un survivaliste bien connu, notamment pour sa participation à la série documentaire Survivalistes animée par Patrice Godin, ses vidéos sur YouTube et les très nombreuses entrevues accordées à différents médias au fil des ans. « Je connais ça un peu, pas mal, dit-il. Je ne m’attends pas à ce que les gens veuillent être comme moi, mais si je peux les amener à s’éveiller et les inspirer à devenir un peu autonome, les conscientiser et leur donner des conseils, ce sera une bonne chose. »

Une crise du verglas qui a tout changé

C’est depuis la crise du verglas en 1998 que Benoit a pris conscience qu’il fallait être prêt à faire face à toutes les situations possibles. Et petit à petit, il a pris des mesures et fait des achats pour devenir autonome en cas d’une autre crise du verglas, une tempête de neige, une panne majeure d’électricité, une catastrophe naturelle ou tout autre événement. Ce genre de situation ferait en sorte que de très nombreux Québécois seraient démunis et auraient de la difficulté à s’assurer de pouvoir survenir à leurs besoins élémentaires.

« L’idée est d’être autonome à une petite crise sur le moment, que ce soit plusieurs jours, une semaine ou deux. Pour la crise majeure, qui arrive tout de même rarement, tout le monde n’est pas obligé d’être à cent pour cent autonome. L’année dernière, par exemple, on a manqué d’électricité durant neuf jours. Qu’arrive-t-il à ce moment? Dans les Laurentides, beaucoup de gens ont des puits, alors on n’a plus d’eau pour boire, pour se laver. Deuxième problème, ton réfrigérateur ne fonctionne plus, ton congélateur dégèle, et tu n’as pas de lumière le soir. Ça ne va pas bien. C’est arrivé deux fois dans les Laurentides à l’été 2022, et face à une telle situation, je vois plein de gens qui ne sont pas prêts. L’événement le plus grave qui peut arriver au Québec, ou en Amérique, est de manquer d’électricité. Surtout en hiver. Tout le reste, ça demeure des événements locaux », dit-il.

Important à savoir

Quelles sont donc les choses importantes à savoir et surtout à faire, selon lui, pour se préparer à une panne? « Il n’y a plus de service bancaire, donc les cartes de débit et de crédit ne fonctionneront plus. Il faut donc avoir de l’argent comptant sur soi, et à la maison, et je suggère aussi d’en avoir dans sa voiture. Même si tu as un million de dollars dans ton compte, tu ne pourras pas y avoir accès. Aussi, si tu dois acheter des choses, parce que certains commerces vont peut-être être ouverts, mais seulement pour les personnes qui vont pouvoir payer comptant, tu vas être bien heureux d’avoir de l’argent dans tes poches. C’est tout le système qui tombe, si entre autres tu ne peux pas mettre d’essence dans ta voiture, si tu n’as une bonne provision d’eau à la maison, des chandelles ou des lampes à batteries pour t’éclairer et des provisions de nourriture sèche, comme des pâtes et des aliments en conserve, par exemple. Tu es coincé et les choses risquent de ne pas être faciles, si tu n’as pas un équipement de base. »

Les gens assurent leur maison contre le vol et le feu, ils assurent leurs autos contre les accidents et collisions, ils prennent des assurances vie, ils assurent tout, mais ils n’assurent pas leur confort, dit-il. « La plupart des gens qui veulent se procurer une génératrice quand il y a une panne ne peuvent plus en trouver, tout comme ceux qui vont réaliser que d’avoir un petit poêle à gaz à la maison, qu’on utilise par exemple en camping, aurait été bien utile. Au printemps dernier, on a eu une période  de verglas, mais on a été absolument chanceux, parce qu’il n’y a pas eu de grands vents pour faire tomber les branches et les arbres, et il n’a pas neigé, de la grosse neige collante, sur les fils électriques sur lesquels s’était déposée la glace. Ce n’est pas arrivé, le vent était nul, le soleil s’est pointé et la glace a fondu. Mais ça aurait pu être pire, il y aurait pu y avoir des millions d’abonnés privés d’électricité. Les gens ne réalisent pas ça, ce qui pourrait arriver. »

Comme il le dit si bien, tout le monde peut arriver à se passer d’électricité l’été durant trois jours, mais l’été, disons que c’est moins affolant. « On se débrouille avec le barbecue et on peut quand même bien dormir. Mais à -30 degrés Celsius, c’est une autre affaire, tu vas trouver que la maison refroidit vite. À Montréal, on n’a plus le droit d’avoir de foyer, ce qui est quand même assez incroyable qu’on enlève le droit d’avoir la source première de chaleur, en raison de la pollution. Quand on y pense, on a eu des feux de forêt, seulement cette année, pour 100 000 ans de feux de foyer! »

On aura sans doute l’occasion d’y revenir, mais il faut savoir être, comme le confie Benoit, un citoyen autonome capable de se débrouiller en cas, notamment, de panne d’électricité. Mais le pire pourrait arriver. « On n’a jamais été si proche d’une guerre nucléaire et le 8 octobre, il va y avoir une alerte générale sur les téléphones aux États-Unis. Tout le monde – 350 millions de citoyens – va recevoir un message comme s’il y avait une attaque atomique. Ce sera le premier test du genre, et ça doit se préparer, parce que ça pourrait arriver. Ce n’est pas contre la guerre qu’il faut se préparer, mais plutôt contre un événement. Une cyberattaque, par exemple. »


 

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