L’habit ne fait peut-être pas le moine… 

Mais la dominatrice ? Ah ça, OUI par exemple!

Madame Lady Rose adore porter des vêtements de vinyle qui moulent son corps à tel point que ses formes n’ont plus aucun secret. Elle portera en plus des cuissardes, certaines lacées jusqu’à la mi-cuisse « et qui me demandent un temps fou à attacher », souligne-t-elle. Sinon, elle chaussera des souliers dont les talons aiguilles sont si hauts qu’il faut pratiquement être équilibriste pour se déplacer sans tomber.

Et afin de compléter le tout, madame aime bien les gants; les gants très longs. « Ça apporte une touche romanesque », dit-elle.

Elle magazine tout ça principalement dans des boutiques spécialisées, ici ou à l’étranger ou dans des friperies, mais attention, pas de camelote. Lady Rose estime avoir dépensé environ 10 000 $ pour cette garde-robe on ne peut plus particulière. « Par exemple, j’ai une paire de cuissardes italiennes d’une valeur de 1 600 $. »

C’est qu’elle aime se déguiser, direz-vous. Oui, mais il y a plus que ça! Voyez-vous, Madame Lady Rose est une fétichiste.  En fait, elle pratique le fétichisme depuis une dizaine d’années. Mais c’est depuis qu’elle a vu les vidéos de Madonna, « Justify my love » et « Human Nature » sorties au début des années 90, que son attirance pour ce genre de vêtements est apparue. Et ce qui était au départ un simple intérêt pour le déguisement est devenu au fil du temps, un véritable fétichisme où s’entremêlent jeux de rôle et pratiques sexuelles, qualifiées par ailleurs de hors normes selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (voir autre texte).

Déséquilibrée alors? Eh bien non, pas du tout! Madame Lady Rose, âgée maintenant de 47 ans et travailleuse dans le milieu de la santé, est tout ce qu’il y a de plus rationnelle. « C’est un jeu de rôle qui me permet, le temps que dure le jeu, d’être différente de ce que je suis dans le quotidien.  Lorsque j’enfile ces vêtements, je me transforme et deviens du coup la femme qui sommeille en moi et qui a besoin d’être libérée de temps à autres. Dans mon cas, c’est la femme dominatrice qui apparaît. Mais aussi une femme qui a besoin de plaire.»

Bien sûr, cette transformation perdrait de l’intérêt si tout n’était qu’une question de vêtements. Afin de se réaliser pleinement, il faudra nécessairement que la dominatrice puisse exercer sa domination et pour ce faire, elle se rendra à un donjon. C’est ainsi que la communauté BDSM (bondage, discipline, domination, soumission, sado-masochisme) désigne le lieu où se pratique l’une de ses activités dont le fétichisme . Le donjon peut être situé dans un bâtiment commercial, un entrepôt, une résidence privée, etc. « Il pourrait, un certain soir, en avoir un au sous-sol de votre voisin sans que vous vous en doutiez, car la discrétion et l’anonymat sont deux conditions incontournables », précise la dominatrice.

Et une fois au donjon, Lady Rose sera accompagnée d’un (ou des) « soumis » ou parfois, à une ou des « soumises ». Le contenu et la durée de la séance seront discutés entre eux avant la séance qui ne débutera qu’une fois qu’ils se seront entendus.

« Attention, ce n’est pas comme dans les films, tient à souligner la femme célibataire. L’objectif est de vivre diverses sensations physiques et psychologiques. Oui, certains utiliseront des accessoires : un martinet (petit fouet), un collier et une laisse, ou encore, pour la fessée, un paddle (palette en bois). Mais les corrections physiques ne sont jamais abusives, quoique certaines fois, elles sont assez sérieuses pour laisser des marques. Mais jamais rien qui pourrait blesser le ou la soumise qui d’ailleurs n’a qu’à prononcer un mot code pour mettre fin instantanément à l’action. »

L’une des expériences les plus intenses vécues par Lady Rose n’a pas eu lieu à un donjon, mais chez elle avec un seul participant. «C’était en mars, la neige venait de fondre. Après m’être vêtue en dominatrice, j’ai passé autour du cou du soumis, qui était totalement nu, un collier et j’ai emprisonné son sexe dans un harnais que j’ai relié à une laisse. Nous sommes allés dans la cour arrière et nous avons fait le tour, lui à quatre pattes, au froid et dans la boue, et moi à côté tenant fermement la laisse. Durant la balade, je l’ai insulté de toutes sortes de façons, lui ai projeté de la boue avec mes pieds et tiré la laisse en quelque occasions, et par petits coups évidemment. Finalement, avant d’entrer dans la maison, je lui ai ordonné de lécher mes bottes après quoi le jeu s’est terminé, mais pas à la séance. Il a pris une douche et ensuite ce fut le debriefing que nous appelons en fait, l’after care, exercice salutaire tant les émotions sont au maximum durant le jeu. Faut savoir toutefois que cette séance est exceptionnelle, car généralement c’est nettement plus doux, nettement moins hard!

Vous remarquerez aussi que je ne vous ai pas parlé d’orgasme. Il n’y en a pas eu et ce n’était pas un besoin, ni pour lui, ni pour moi. D’ailleurs, il ne faut pas associer automatiquement le fétichisme à la sexualité. Oui, on l’observe souvent chez les hommes, mais pour certains, comme pour moi par exemple, c’est l’expérience de domination, ou de soumission qui satisfait notre besoin. »

 

Pour en savoir davantage sur Lady Rose et le fétichisme

www.instagram.com/MadameLadyRose

www.montrealfetishweekend.com

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